Catégorie : Étiquette :

Description

Les héritiers du Cardinal de Fleury, Le Cardinal de Fleury et l’esprit de famille

HEURS ET MALHEURS D’UNE FAMILLE

André-Hercule de Fleury naquit à Lodève le 22 juin 1653. Son grand-père, Pierre, receveur des décimes et des tailles du diocèse, greffier de la viguerie de Gignac, fermier de l’assiette, Trésorier de France en la généralité de Montpellier, fut conseiller du roi. Après les débuts, fort modestes, de cette famille roturière, venue de Gignac vers la fin du XVIe siècle, c’est avec lui que les Fleury s’étaient épanouis. Marié à Lucrèce de Rosset, fille de Thomas (de la branche des Rosset de la Vernède et de Gourgas), ayant, en 1630, acheté à Jean de Lhom les seigneuries de Dia, Valquières, Prades et Vernazobres, au diocèse de Béziers, il avait été le premier de sa famille à prendre la particule. En 1639, il avait marié sa fille Françoise, richement dotée, à Hercule de Thézan-Saint-Geniez, baron de Pérignan, au diocèse de Narbonne, et seigneur de Montady, Montblanc, Caussiniojouls, etc.

Pierre de Fleury avait aussi deux garçons : Pierre-Moise (alias Pierre) et Jean. Par son testament des 28 janvier 1637 et 16 octobre 1639, il organisa soigneusement sa succession. Pierre fut son héritier universel. Après son père, il fut Trésorier de France et devint président et doyen du Bureau des finances de la généralité en même temps que Grand-voyer. En 1651, il acheta la baronnie de Pérignan à son beau-frère, céda les terres de Dio à son frère et, en 1661, devint Conseiller du roi. Il mourut célibataire. Testant le 30 décembre 1678 il avait réparti sa fortune et ses charges entre les enfants de son frère. Celui-ci avait recueilli de leur père les charges de receveur des décimes et des tailles, fonctions auxquelles il participait déjà et qu’il devait exercer deux années au profit de Pierre-Moise. Marié depuis 1650 avec Diane de Latreilhe il paraissait avoir toutes las chances d’assurer la descendance grâce à ses nombreux enfants qui furent, dans l’ordre : Hélène (1651), Gabriel (1652), André-Hercule (1653), Henri (1655), Anne (1656), Isabeau (1658), Jean (1659), Marie (1661), Jeanne (1662), Joseph (1663) et Diane (1666).

Dans son testament du 26 août 1663, Jean de Fleury fit de l’aîné des garçons Gabriel, son héritier. Ce dernier était Conseiller en la Cour des comptes aides et finances de Montpellier. Il lui substitua éventuellement André-Hercule – s’il n’était pas homme d’église – et, à défaut, Henri, le 3e garçon, dit « M. de Prades », prohibant à tous les degrés la distraction de la quarte trébellianique. Divers legs étaient faits aux autres enfants, parmi lesquels Jean, dénommé « M. de Valquières » et Joseph, qualifié « Chevalier de Fleury ».

Ainsi Gabriel cumula les héritages de son oncle Pierre, qui l’avait fait légataire universel, et de son père. Il réunissait donc sur sa tête tous les titres et biens de la famille, notamment Pérignan et Dio. Il mourut avant sa mère en 1693 et, bien que marié depuis 1682 avec Marguerite de Ranchin, il ne laissa pas de postérité.

La substitution ne put pas jouer en faveur de son cadet immédiat, André-Hercule, puisque celui-ci était clerc depuis 1666 et prêtre depuis 1676. La succession de Gabriel échut donc à Henri, Trésorier de France, Conseiller du roi après son oncle Pierre, et Intendant des gabelles en Languedoc. Criblé de dettes, Gabriel laissait à son frère une situation peu enviable. Sous la pression des créanciers, il fallut vendre une partie de l’héritage, en particulier Dio. En 1702 cette seigneurie fut dévolue à Guillaume de Lhom, descendant de la famille qui, en 1630 l’avait vendue à Pierre de Fleury. C’était là un arrangement de Henri de Fleury. En effet, dès l’année suivante, on le voit reprendre possession des biens en cause. Jusqu’à sa mort, il s’efforça, sans y parvenir, d’assainir la situation dont il avait hérité. Il testa le 3 mai 1713 et mourut peu après sans descendance.

Aucune autre substitution n’ayant été stipulée dans le testament de son père, pourtant prévoyant, et ses frères cadets, Jean et Joseph, étant d’ailleurs décédés, il avait désigné pour héritier le seul survivant mâle de cette […]

Informations complémentaires

Année de publication

1982

Nombre de pages

12

Auteur(s)

Charles BONAMI

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf