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Les abords de l’église Sainte-Eulalie à Montblanc (Hérault)
Par : Frédéric LOPPE avec la collaboration de Christian DOUILLET, Julie LESCURE et Jean-François MODAT
Dans le cadre d’un projet global de réhabilitation de l’église Sainte-Eulalie de Montblanc (Hérault), il s’avérait nécessaire de réaliser un drain le long de la façade nord de l’édifice (emprise : environ 30 m²), situé au cœur de l’ancien castrum. Une fouille préventive a alors été prescrite de manière à vérifier la présence de vestiges archéologiques. Des niveaux antiques ont été mis au jour (Ier-IIIe siècles : occupation ; Ve siècle : démolition), ainsi que la tranchée de fondation du mur occidental de la chapelle nord (XVe-XVIe siècles). Une sépulture d’enfant a également été découverte le long du gouttereau nord (MR1), dans une zone d’inhumation qui aurait été en activité jusqu’en 1745. La partie basse de cette maçonnerie, d’origine antique, a pu être relevée et étudiée (parement extérieur). Ces observations viennent enrichir les données historiques et archéologiques sur les origines de cette agglomération castrale, assez peu documentée.
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Le village de Montblanc se situe à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Béziers, sur une petite éminence, près de la rivière Thongue, dans le département de l’Hérault.
Au centre de l’agglomération, l’église Sainte-Eulalie est un monument complexe doté d’une abside (milieu XIIe siècle ?) dont la base remonterait à la fin du XIe siècle. Dans un second temps, le monument a été fortifié par une ceinture de mâchicoulis sur consoles (XIIIe siècle ? postérieur ?), à l’exception du gouttereau nord. Une tour-clocher (H : 37 m) a été accolée par la suite contre l’entrée sud, avant la construction de collatéraux (chapelles latérales ajoutées, puis réunies, entre les XIIIe et XVIe siècles).
Ce lieu de culte faisait partie intégrante d’un périmètre de 35 x 40 m (superficie : 1400 m²) protégé par l’enceinte intérieure et un fossé aujourd’hui comblé. Un vestige de maçonnerie surmonté d’une échauguette a d’ailleurs été conservé dans l’angle nord-est.
Une tour se situait peut-être au centre de ce dispositif, en position sommitale, dans un pâté de maison aujourd’hui sans caractère voué à la démolition. Sur le cadastre napoléonien, en effet, la parcelle 322, de forme presque carrée (5 à 6 m de côté) pourrait avoir fossilisé l’emprise d’une turris (dimensions des tours seigneuriales des XIe-XIIe siècles en Languedoc). Toutefois, l’hypothèse d’un ancien château accolé à l’enceinte, à l’est, formulée par A. Fabre, n’est pas à exclure totalement. Les autres bâtiments adossés à la muraille devaient constituer, à l’origine, les demeures des milites. [...]