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Description

Accord conclu en 1161 entre l’Abbé de St. Guilhem
et le Commandeur des Templiers de Sainte Eulalie

Le document inédit dont on trouvera le texte en annexe est conservé dans le Fonds de Malte de Toulouse. Il concerne un accord conclu en 1161 par l’ abbé Ricard, de St-Guilhem-le-Désert et Elie de Montbrun, commandeur en chef des Templiers du Rouergue, en complément d’un accord précédent, négocié en 1152 par l’abbé Raymond de Posquières, devenu entre temps évêque d’Uzès, et le commandeur Bégon de Verrières.

Dans l’accord de 1152 il avait été convenu que l’église de Ste-Eulalie – dont il est précisé qu’elle existait déjà depuis un assez grand nombre d’années (per plurima tempora a precessoribus nostris abbatibus et fratribus possessam) – serait cédée à l’ordre des Templiers par l’abbaye de St-Guilhem moyennant le paiement annuel d’une somme de 80 sous de Melgueil et de 6 fromages livrables le jour des Rameaux (et ut annuatim nobis et successoribus nostris vos  et successores vestri inde usatieum videlicet. LXXX. solidos melgorienses et. VI. caseos precio .VI. solidorum die Ramispalmarum apud Sanctum Guillelmum aut abbati aut sacricustodi absque aliquo obstaeulo persolvatis). L’acte de vente avait été solennellement signé à Arles en présence non seulement des évêques d’Agde et de Lodève, mais aussi d’un très haut dignitaire de l’ordre du Temple qui n’était autre que Pierre de Rovera, commandeur de la Provence et du Nord-Est de l’Espagne (magister Provintie et cujusdam partis Hispanie) : comme on le sait , ce vaste territoire englobait l’ancienne Narbonnaise gallo-romaine, de la Garonne aux Alpes, ainsi  que la Catalogne et l’Aragon.

Le nouvel accord de 1161 modifie les termes du contrat : au lieu de la rente annuelle en espèces et en nature, il est prévu que les Templiers verseront en une seule fois, à titre libératoire, une somme globale de 2000 sous, c’est-à -dire le montant de 25 annuités, et fourniront au plus, à la place des fromages, un mulet de selle, de bonne qualité, pourvu de tout son harnachement (unum mulum bonum cum sella et freno). D’autre part, les mêmes Templiers devront apporter tous les ans à St-Guilhem pour la fête de Pentecôte, deux livres d’encens (ut annuatim nobis et successoribus nostris pro hoc honore super altare Sancti Guillelmi ad Pentecosten duas libras incensi aportetis). Il est en outre bien entendu que si les Templiers cessaient de s’acquitter de cette dernière redevance, les moines de St-Guilhem auraient le droit d’entrer à nouveau en possession des biens cédés, à condition de restituer à leur tour les 2000 sous et le mulet. Cette nouvelle transaction, qui annulait et remplaçait le document de 1152, fut négociée à l’ initiative de Raymond de Cantobre, abbé de Lodève, et signée à St-Guilhem même. Comme précédemment l’accord fut scellé en grande pompe en présence de l’archevêque de Narbonne, assisté des évêques de Lodève et de Rodez. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1975

Nombre de pages

4

Auteur(s)

André SOUTOU

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf