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Description
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À propos d’une inscription latine de Cazouls-les-Béziers
* Professeur émérite d’histoire romaine à l’Université de Paris1 (Panthéon-Sorbonne).
Une inscription fragmentaire, provenant de Cazouls-lès-Béziers mais conservée à Puisserguier, permet de relever quelques traits de la population d’origine italienne qui s’était établie dans les espaces ruraux dépendant de Béziers et de Narbonne. L’enquête donne aussi l’occasion de réunir un faisceau de documentations, en faisant apparaître, une importante production de produits céramiques dans un atelier dont le maître, Titus Fanius Troilus, est bien connu, ainsi que, par le biais d’une autre inscription funéraire plus imposante, la présence d’une famille d’origine locale, dont le rayonnement et l’influence devaient être remarquables.
A fragmentary inscription, originating from Cazouls-lès-Béziers but kept in Puisserguier, has enabled us to note some features of the population of Italian origin who had settled in the rural areas dependent on Béziers and Narbonne. This investigation also provides the opportunity to examine a bundle of documentation, revealing an important production of ceramic products in a workshop whose master, Titus Fanius Troilus, is well known. And to discover the presence of a local family indicated on an imposing funerary inscription, whose influence must have been remarkable.
Una inscripcion fragmentària, provenent de Casols de Besièrs mas conservada a Puisserguier, permet de remarcar qualques traches de la populacion d’origina italiana que s’èra establida dins los espacis rurals dependent de Besièrs e de Narbona. L’enquista dona tanben l’escasença de recampar un fais de documentacions, en fasent aparéisser, una importanta produccion d’aisinas ceramicas dins un talhièr que son mèstre, Titus Fanus Troilus, es plan conegut, aital coma, pel biais d’una autra inscripcion funerària mai consequenta, la preséncia d’una familha d’origina locala, que son treslutz e son aflat devián èsser de remarca.
En 2017, Monsieur Jacques Chabbert, président de l’ARESP (Association de Recherche, d’Échanges et de Sauvegarde des Patrimoines) à Puisserguier, nous a signalé une inscription fragmentaire qu’il venait de récupérer dans le cadre de ses responsabilités associatives. Elle lui avait été apportée après avoir été récupérée dans le bourg voisin de Cazouls-lès-Béziers auprès d’un habitant qui l’avait eue en sa possession depuis plusieurs années 1. Le lieu de provenance exact ne pouvait pas être précisé 2. Quoiqu’incomplète, elle présente un réel intérêt.
L’inscription de Cazouls-lès-Béziers
Il s’agit d’un fragment d’inscription dont il va importer de rétablir au mieux le texte en comblant les lacunes de la manière la plus évidente ou la plus vraisemblable. Il se présente sous la forme approximative d’un pavé à peu près carré. Hauteur : 21 cm ; largeur : 20, 5 cm en haut, mais 19 seulement en bas. C’est ce qui reste d’une plaque de plus amples dimensions, qui avait été cassée, peut-être en vue d’une réutilisation. Il semblerait que l’on dispose de la partie inférieure du texte. En effet, on peut observer un filet rectiligne, très légèrement marqué par un trait, tracé à un centimètre sous la cinquième ligne conservée. La zone vide de tout signe est largement supérieure à l’intervalle séparant les lignes inscrites qui se trouvent au-dessus : c’est pourquoi il est raisonnable de considérer cette cinquième ligne comme la dernière du texte. Et sous ce mince trait, plus rien d’écrit n’apparaîtrait. Le matériau est de grande qualité. C’est un calcaire marmoréen à grain très fin, matériau qui signale que les personnes impliquées par le texte disposaient d’une relative aisance matérielle. Ce matériau, de plus, était destiné à fournir des plaques que l’on insérait sur la façade des monuments, plutôt qu’à des stèles.
On lit une partie du texte d’une manière sûre, les croix indiquant des lettres très incomplètes, qu’il conviendra de mieux identifier au fur et à mesure (Fig. 1) :
—]+++E • SE+V+[—
—]SICIO • HON[—
—]NNOR • +[—
—]+ICIO • VICT[—
—]NNOR vacat [—
Hauteur des lettres : l. 1 conservée incomplètement : 2, 5 cm ; ligne 2 : 3, 5 cm ; ligne 3 : 2, 5 cm ; ligne 4 : 28 ; ligne 5 : 2, 5. Le graveur a fait peut-être alterner d’une ligne à l’autre la hauteur des lettres, celles de la première ligne du texte, qui nous manque, étant peut-être même les plus hautes.
À la ligne 1 conservée, à partir de l’identification du nom de famille (ou gentilice) qui se trouve plus bas, tant à la l. 2 qu’à la l. 4, on parvient à lire la terminaison inférieure d’un C, puis d’un I, puis d’un A, avant d’arriver à E. C’est la fin d’un mot séparé du mot suivant par un point triangulaire, encore visible. Puis se trouve un autre mot, aisé à rétablir : après SE, une lettre arrondie, (C), puis la base de V, suivies des restes de N. On lira comme restitution du texte : —Asi]ciae • Secun[dinae—. A cette ligne 1 conservée se trouvait la dénomination d’une femme, qui devait s’appeler Asicia Secundina. La dénomination était au datif, cas du complément d’attribution : c’était la référence à une défunte. […]
Informations complémentaires
Année de publication | 2023 |
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Auteur(s) | Michel CHRISTOL |
Nombre de pages | 11 |
Disponibilité | Produit téléchargeable au format pdf |
Etudes Héraultaises n° | 61 (à paraître) |