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Description

Vestiges grandmontains dans l’Ouest de la France

L’Ordre de Grandmont, issu de l’expérience érémitique d’Étienne de Muret, a connu, comme d’autres mouvements ascétiques contemporains, un essor rapide dans le courant du XIe siècle pour connaître une certaine stagnation par la suite, après le mort de Guillaume de Treignac en 1187. Cet essor a été favorisé notamment par l’attention témoignée aux disciples d’Étienne par les princes Plantagenêt. Cette faveur s’est traduite par la fondation et la construction dans leurs fiefs de l’Ouest de la France d’un certain nombre de celles.

La plupart d’entre elles ont partiellement ou totalement disparu. Une seule d’entre elles, Chassay-Grammont, a conservé l’ensemble de ses bâtiments.

Il nous paraît intéressant de passer en revue les restes des celles situées dans les actuels départements de Maine-et-Loire, Vendée et Deux-Sèvres, soit seize celles, dont les dates de construction se situent entre 1140 et 1230, et de nous attarder sur les sites qui ont conservé des restes de quelque importance.

Comme on l’a dit plus haut, sur ces seize monastères, un seul, celui de Chassay, est complet. Huit autres ont conservé une partie significative de leurs bâtiments médiévaux : la Primaudière, Breuil-Bellay, Bois-d’Allone, La Haye-aux-Bonshommes, le Grand et le Petit-Bandouille, Monnais et Bonneray ; parmi ceux-ci, enfin, quatre ont conservé leur église complète (la Primaudière, Breuil-Bellay, Bois-d’Allone et La Haye-aux-Bonshommes). Des huit autres, il ne reste rien en élévation ou, du moins, qui soit suffisant pour en tirer des conclusions intéressantes.

La celle de la Quarte (commune de Celle-sur-Belle, Deux-Sèvres) ne conserve qu’une tour d’époque indéterminée, bien que les bâtiments soient assez bien décrits dans un procès-verbal d’état des lieux de 1610. De la celle d’Entruan (commune de Montalembert, Deux-Sèvres), son annexe, il ne reste aucun vestige, ni de celle de Font-Adam (commune de Caunay, Deux-Sèvres), abandonnée depuis longtemps. Aucun vestige au sol n’est visible sur l’emplacement des celles de Barbe-Torte (commune des Magnils-Regnier, Vendée), de La Meilleraye (commune du Château d’Olonne, Vendée) ou de Rocheservière (Vendée). Du monastère de Bois-Pouvreau (commune de Coutières, Deux-Sèvres) ne subsiste qu’un chapiteau erratique, qui pourrait provenir d’une colonnette de cloître.

MONNAIS

Le Prieuré de Monnais était à l’origine un moulin à eau fortifié, qui aurait été donné aux « Bonshommes » par le seigneur d’Avoir à la fin du XIIe siecle. En 1442, les religieux firent remparer leur établissement avec murs, fosses et pont-levis, baignés à l’Ouest par le Lathan, petit affluent de l’Authion. Ces bâtiments fortifies existaient encore en majeure partie en 1865, et sont décrits ainsi par Celestin Port : « église dédiée à St-Etienne, cloître, maison avec donjon crénelé, cimetière, cour, jardin et un double moulin a blé ».

A l’heure actuelle, il ne subsiste qu’un corps de bâtiment rectangulaire, transformé en maison d’habitation. Sa face Nord, la moins perturbée, fait apparaître un appareil de pierre de taille de moyen gabarit très soigné, à joints épais. Cette maçonnerie de tuffeau est interrompue au niveau du sol par plusieurs portes de diverses époques, murées et à moitié masquées par un crépi récent. L’une de celles-ci, en arc en tiers-point, semble être originale. En outre, ce mur Nord porte, à mi-hauteur, deux corbeaux encastrés. Deux assises au-dessus, on observe nettement les engravures, bouchées par un carreau de tuffeau, des abouts de chevrons d’une charpente d’appentis. Ce bâtiment a été surbaissé dans sa partie Ouest à une époque récente ; la rupture de niveaux de toitures se traduit par un pignon intermédiaire se raccordant sur les longs-pans par une chaine harpée moderne. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1992

Nombre de pages

24

Auteur(s)

Alain DELAVAL

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf