Présentation de la publication
Cent ans de sport dans l’Hérault (2010)
Avant-propos
En consacrant un numéro spécial à Cent ans de sport dans l’Hérault, la revue Études héraultaises met en lumière la richesse et la diversité des pratiques de notre département.
Certains de ces sports, les joutes, le tambourin, la course camarguaise, qui se pratiquent chacun sur un territoire bien délimité du département ont une forte composante identitaire. Plus largement, c’est dans les sports d’équipe portés par le mouvement associatif sportif ou d’éducation populaire que notre département s’est véritablement reconnu : le rugby, le foot enflamment les stades, le hand et le volley entraînent des générations de sportifs de haut niveau. Mais c’est aussi notre culture de place publique qui fait de l’Hérault, un des départements le plus peuplés en joueurs de pétanque… Pour autant, les autres disciplines ne sont pas absentes, et ce sont quelque trente d’entre elles qui sont évoquées dans ces pages.
Retracer l’histoire et la pratique de tous ces sports au cours des cent dernières années, c’est donc dresser une vaste fresque où chacun puisera suivant ses goûts, son vécu. C’est aussi, à mes yeux, se placer au cœur des évolutions de société que le département suit et accompagne de près : en créant, il y a tout juste trente ans un Office des sports, il a été pionnier dans le soutien aux acteurs du sport, en particulier tous les comités et fédérations qui innervent le territoire. Il a rassemblé le monde sportif autour d’événements fédérateurs, il a développé le goût et la pratique du sport chez les jeunes, apporté un soutien logistique, multiplié les animations.
Aujourd’hui, Hérault Sport, avec le soutien des services du Conseil général, s’efforce de répondre à plusieurs des préoccupations qui guident ma politique dans ce domaine, en particulier donner un accompagnement éducatif et citoyen grâce au sport, permettre à travers ses valeurs d’acquérir la maîtrise de soi, inscrire son action dans des pratiques collectives, véritable apprentissage de la vie en société. C’est cet esprit qui animera Pierresvives, la Cité des sports et des savoirs pour tous, qui ouvrira ses portes en 2012.
Le volume de la revue Études héraultaises porte cette réflexion, en la replaçant dans un contexte qui permet d’en voir les composantes historiques, les évolutions, les enjeux.
Merci à tous les auteurs de ces récits magnifiques d’avoir restitué la vie, l’ardeur, la beauté du geste sportif, merci d’avoir par leurs mots su recréer cette passion qui fait vibrer tout un public, tout un pays pour ses athlètes. Qu’ils soient porteurs d’avenir !
Le Président du Conseil général de l’Hérault / Député de l’Hérault
I – Jalons pour une histoire sociale et culturelle
du sport dans l’Hérault.
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Jean-Michel DELAPLACE,
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Guy LAURANS,
Le sport, champions et compétitions
Christian GUIRAUD,
Guy LAURANS,
Il y a cent ans : entre jeux et sports, un panorama
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Christian GUIRAUD,
Le Comité du Languedoc de l’Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques
°
II – Jeux et sports traditionnels locaux.
°
Guy LAURANS,
Le « boulisme » : de la lyonnaise à la pétanque
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Martine PILATE,
La pétanque : une aventure d’amis
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Catherine LOPEZ-DREAU,
Les joutes nautiques en Languedoc
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Christian GUIRAUD,
L’histoire singulière d’un sport de « tradition » régionale : le tambourin
Régine MAZAURIC,
Alain PEYRE,
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III – L’héritage national du XIXe siècle.
°
Guy LAURANS,
Des salles d’armes aux clubs sportifs. Quelques escrimeurs languedociens
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Jean-Claude ALBERT,
La gymnastique artistique aux agrès et le Cercle d’Éducation Physique
°
Raymond LOPEZ,
La parole est aux muscles : l’haltérophilie
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IV – La modernité sportive.
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Jacques TEISSEDRE,
Cyclisme : les pionniers et leurs héritiers,
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Philippe LACOMBRADE,
Le tennis, du jeu mondain au phénomène de société
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Guy LAURANS,
Les naissances de l’athlétisme, 1880-1939
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Jean-Jacques COURT,
Quelques champions de l’athlétisme moderne
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Christian GUIRAUD,
Une histoire de l’émergence et de l’enracinement du rugby en Hérault
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Germain BARCELO,
Le rugby à XIII héraultais : de la résistance à la reconnaissance
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Guy LAURANS,
Géographie du football : l’axe Sète-Montpellier
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V – La seconde vague du XXe siècle.
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Guy LAURANS,
L’introduction des sports américains
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Lucien BELEN,
Guy LAURANS,
Jacques SHAW,
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Georges PALUMBO,
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Alain BENET,
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Stéphane JANNEAU,
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VI – Les sports de nature.
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Christian GUIRAUD,
Du naturisme à l’écologie humaine : les sports de nature dans l’histoire
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Henri PALOC,
La spéléologie depuis la fin du XIXe siècle
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Jean-Pierre LEYMARIE,
Une histoire du canoë-kayak en Hérault
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Gilbert ROMIEU,
Le développement de la voile dans le département
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Jean CATALAN,
La voile scolaire, toute une aventure !
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Jean-Pierre POIVET,
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Sylvia JACQUOT,
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Bernard WOUTS,
Des espaces partagés pour les sports de nature
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VII – Points d’histoire.
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Gérard DORIVAL,
Contribution à une histoire du sport héraultais
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Jean-François DUMONT,
Trente saisons d’Hérault Sport : un office départemental des sports sur le terrain de l’Hérault
°
Guy LAURANS,
Fait et à faire :
le point sur un programme d’histoire des sports dans l’Hérault
Jean-Michel DELAPLACE, « Aujourd’hui l’histoire du sport »
Le clin d’œil fait, à travers ce titre, à Jean-Claude Ruano-Borbalan, directeur de publication du magazine Sciences Humaines et coordonnateur d’un ouvrage intitulé L’histoire aujourd’hui (1999) ne s’arrête pas là puisque je lui emprunte aussi le mode de présentation thématique des travaux historiques actuels, rapportés ici à l’objet sportif. Ces thèmes sont autant de façon de « visiter » l’immense corpus de l’histoire des sports et donc de le questionner.
Une des grandes tendances des travaux historiques actuels sur le sport concerne l’extrême amplitude spatiale et temporelle de leur objet. On passe ainsi de monographies locales de clubs ou de biographies d’acteurs sportifs marginaux dans la perspective de la micro histoire, à des études mondiales, souvent le fruit de collaborations internationales.
La question du genre est, quant à elle, devenue quasiment tentaculaire dans de très nombreux travaux historiques, en France comme à l’étranger, signifiant peut-être qu’après avoir choisi les sports comme vecteurs de leur émancipation civique et sociale, les femmes s’emparent de cet objet d’étude, à la fois pour des raisons commémoratives, parfois militantes, tout autant que scientifiques.
L’étude des liens entre sport et politique fait toujours florès et trouve des sujets autant dans les politiques sportives municipales que dans les manœuvres politiques, financières et diplomatiques de la machinerie olympique.
Le sport, expression des terroirs, vecteur des identités et des solidarités, remplit-il toujours ce rôle ? Entre science et mémoire, le travail de l’historien est bien souvent entaché de contradictions, obligé qu’il est de démythifier en présentant un travail documenté et rationnel quand dans le même temps son discours provoque la naissance d’une conscience collective, facteur d’identité ! Aussi les études régionales ou locales sur le sport (comme celles figurant dans ce volume) ont-elles une place importante dans le florilège des productions historiques, en particulier du fait du rôle social attaché au « devoir de mémoire ».
Comme toute production culturelle, les sports ont été « condamnés », dès leur apparition en France à la fin du XIXe siècle, à être diffusés dans les écoles et les lycées sous peine de n’être que des amusements bourgeois et de disparaître comme tout phénomène de mode. L’étude de leur itinéraire scolaire, des conditions de leur implantation et de leur développement reste une valeur sûre dans le champ des interrogations historiques sur le sport.
C’est un truisme que d’évoquer les liens entre sport et argent. Cependant, comme le déclarait l’éphémère ministre de la jeunesse et des sports Paul Dijoud en 1977, « désormais, le sport est un ballon d’oxygène pour l’économie française ». C’est dans cet esprit que se développent des recherches sur l’histoire du développement des marchés sportifs, des firmes, sur l’impact économique de ces marchés sur des régions entières et sur leur population, ainsi que les conséquences sociales, démographiques et structurantes qu’ils déclenchent. L’or blanc, l’or vert, l’or bleu… sont des phénomènes aujourd’hui bien étudiés dans leur genèse et qui font l’objet d’études historiques d’envergure.
Le sport dans la presse communiste, l’histoire de la presse sportive, l’art et l’olympisme, le sport à l’affiche, la littérature sportive, la figure mythique du héros sportif, etc., sont autant de sujets d’étude qui montrent que les historiens du sport s’emparent aujourd’hui des innombrables manifestations de ce « fait social total » qu’est le sport. Souhaitons que cet engouement soit pérenne et que les étudiants qui s’aventurent, souvent par passion, dans le métier d’historien, trouvent des emplois en nombre, à la mesure de l’importance du devoir de mémoire.
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