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Description

Professions, fortunes et niveau de culture en Haute-Cévenne au XVIe siècle d’après les actes notariés

C’est entre 1530 et 1560, dates larges, que la Réforme s’est propagée puis implantée en Haute-Cévenne. L’exploitation critique des testaments et des mariages montre l’évolution nette disparition progressive aux testaments de l’invocation de la Vierge et aux saints, des refectio corporalis de funérailles, des legs au bassin des « pauvres âmes » ; montée au contraire des invocation au « Christ nostre rédempteur et sauveur », des dons en nature « aux pauvres de nostre seigneur Jésus Christ » et, dans les actes de mariage, du serment sur les Évangiles « de la main destre manuellement touchés ». Au commencement de l’année 1560, le renversement qui paraît brutal a, en fait, été préparé de longue date ; sauf exceptions, les notaires de la Haute-Cévenne qui instrumentent à partir du règne de François II, s’adressent à une population Réformée. De cette mutation, nous n’envisagerons pas ici le pourquoi : nous essayons simplement d’appréhender la stratification sociale, les niveaux de fortunes et de culture d’un à deux milliers de familles (vers 1560), réparties dans les actuels cantons de Barre, Florac, Meyrueis et le Pont-de-Montvert.

Voici environ 20 ans, P. Geisendorf publia la liste des habitants de Genève réfugiés dans cette ville pour cause de persécution religieuse. Les premiers noms apparaissent à partir de 1542 et ils ont été minutieusement répertoriés (nom, profession, lieu d’origine). A partir de ces listes on pourrait se sentir conforté dans des sentiments wébériens vers lesquels P. Geisendorf nous conduit en commentant l’émigration des Gévaudanais acquis à la Réforme : « Là comme ailleurs, ceux qu’on appelait alors les gens « mécaniques »… sont la majorité : cardeurs de laines, serruriers et surtout cordonniers… ». Or, pour la Haute-Cévenne, nos constatations sur la stratification sociale des Réformés étant moins restrictives, nous avons cru bon de reconsidérer les données chiffrées de l’auteur. Otés le médecin et l’imprimeur, en effet, les « gens mécaniques » venus du Gévaudan, sont bien représentés : sur 37 personnes dont la profession a été identifiée, 34 (91 %) appartiennent aux « mestiers ». Mais ajoutons aussitôt que nous comptons au total 69 Réformés du Gévaudan retirés à Genève : parmi eux, 32 ont une activité professionnelle indéterminée. Ceci nous ramène à la proportion plus modeste de 53 % de personnes ayant un « métier mécanique ». Cette constatation appelle trois observations :

A ces questions, quelques réponses peuvent être apportées si nous nous éclairons avec les actes notariés et quelques autres sources […]

Informations complémentaires

Année de publication

1981

Nombre de pages

12

Auteur(s)

Alain MOLINIER

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf