Paul Vigné d’Octon et le Naturisme

* Docteur d’Etat en Histoire

Qui se souvient à Montpellier et dans le département de l’Hérault, de Paul Vigné d’Octon ? Interrogez des passants dans la rue. Très rares sont les personnes qui en ont entendu parler. A l’exception de quelques érudits, le souvenir est tombé dans l’oubli de celui qui fut député de l’Hérault, romancier apprécié en son temps, et surtout un polémiste redoutable. Son nom apparait encore sur une plaque abîmée, sur le mur de sa maison natale, rue de l’Université, à Montpellier, dans une autre rue de la ville, ainsi qu’à Clermont-l’Hérault.

L’objet de ces lignes est de rappeler brièvement la personnalité exceptionnelle de ce fils de l’Hérault, ses combats politiques, son œuvre de romancier et d’insister sur un aspect peu connu de sa forte personnalité, son goût et sa pratique du Naturisme (fig. 1).

Né sous le Second Empire, le 7 septembre 1859, dans la boulangerie de ses parents située dans l’actuelle rue de l’Université, il était le fils d’un républicain anticlérical et d’une mère catholique, dévote à l’excès. Trois enfants vivaient au foyer.

Paul Vigné hérita du tempérament anxieux de sa mère et des convictions politiques de son père. La boulangerie était fréquentée par les étudiants en médecine qui suivaient les cours à l’hôpital Saint Eloi, actuel rectorat. Ils achetaient des petits pains et allaient boire au café voisin 1. Le père de Paul allait s’y entretenir avec le jeune Jules Guesde le dimanche après-midi pendant que sa mère l’emmenait aux vêpres.

Paul Vigné d’Octon en 1900, portrait par Paul Saïn
Fig. 1 Paul Vigné d’Octon en 1900,
portrait par Paul Saïn

De santé fragile, Paul effectua plusieurs séjours à la Vacquerie sur le Causse auprès d’un vieil original, berger de profession, amoureux de la Nature. Le jour de Toussaint 1868, la montagne lui apparut dans sa splendeur matinale. « Cette vue m’arracha la plus émue, la plus fervente des prières qui passa du cœur d’un enfant vers la Nature. Je baissai les yeux et vis mon maître adoré. Il travaillait au jardinet, ayant voulu me laisser dormir à suffisance… Inutile – me dit-il – d’aller à l’église, la nôtre est cent fois plus belle, ayant pour autel l’immense plateau et pour voûte l’azur céleste. » « Mon Dieu ! pensa Paul, si ma sainte femme de mère entendait ça, pour sûr qu’elle ne me laisserait pas une minute de plus avec mon vieux Cincinnatus » 2. Ils s’agenouillèrent près des tombes. « Prions Petit, prions pour leurs âmes, prions pour que notre mère la Nature, les fasse revivre en des êtres plus heureux et encore plus parfaits qu’ils ne le furent pendant leur existence ». C’est au contact de ce philosophe que Paul trouva dans la Nature la source de sa religiosité.

Après des études secondaires au Petit Séminaire, puis au lycée de Montpellier où il apprit le latin et le grec, Paul, après la mort de son père en 1871, voulut entreprendre des études de médecine. Il se présenta au concours d’entrée de l’École de médecine navale de Toulon et en sortit en 1881. Après avoir réussi le concours de l’internat, il fut à ce titre, détaché à l’hôpital d’Aix en Provence. Au mois d’avril, promu aide-médecin de la Marine, il s’embarqua pour la Guadeloupe où il se vit confier le service des aliénés. Il soutint sa thèse de doctorat le 26 novembre 1884 à Montpellier, sous la présidence du professeur Joseph Grasset sur le sujet : De l’emploi du chloral et de la digitale pour les périodes agitées des épileptiques.

Le 1er décembre, il s’embarqua pour le Sénégal comme médecin de 2e classe où il fut affecté à l’hôpital de Saint Louis. Il suivit plusieurs colonnes au Soudan occidental (Mali actuel) et dans les Rivières du Sud (Casamance, Guinée). Par une chaleur torride, il subit les longues marches épuisantes, la torture de la soif, les crises de dysenterie, les accès de paludisme. Tout cela se conjuguait avec les escarmouches contre un adversaire qui défendait âprement son territoire. Doté d’une résistance physique peu commune, il avait déjà défié la fièvre jaune en Guadeloupe, maladie presque toujours mortelle. Elle lui laissa comme séquelle la surdité qui s’aggrava avec les années. Sensible à la souffrance des autres, sa compassion était immense pour les jeunes soldats qui mouraient en terre étrangère pour une cause dont ils comprenaient rarement les motifs. Il adressa ses observations à des revues parisiennes, sous un pseudonyme, ce qui lui valut malgré tout plusieurs rappels à l’ordre de la part de sa hiérarchie.

Fatigué, et désabusé, il obtint un congé sans solde de trois ans et travailla comme médecin à la Compagnie de Chemin de fer du Sénégal : « …Ô les rêves de gloire que je faisais naguère après ma sortie de l’école dans ma chambre meublée de Toulon. Ô les songes dorés comme des épaulettes, qu’êtes-vous devenus ? Les yeux sur la carte d’Afrique, d’un matin à la nuit, j’étais séduit alors par ces mots de Soudan, de Niger, des Rivières du Sud, par tout ce prestige et cette puissance attirants qu’exercent sur l’esprit d’un jeune homme virilement élevé, les aventures militaires dans les lointains mystérieux… 3 »

En 1888, Paul Vigné rentra en France pour épouser une amie d’enfance connue à Octon, village natal de son père. Il en profita pour rendre visite à Pierre Loti qui l’encouragea à entrer dans une carrière littéraire. C’est à cette époque qu’il adopta le pseudonyme de Vigné d’Octon, village natal de son père. Installé à Paris, il suivit les cours du Dr Charcot à l’hôpital de la Salpêtrière.

Au cours de l’été 1889, l’envie d’entrer en politique le poussa à affronter le notable local, Paul Leroy-Beaulieu pour les élections cantonales à Lunas. Un premier échec ne le dissuada pas de poursuivre.

Républicain comme son père, le Docteur Vigné était proche du Parti Ouvrier d’inspiration marxiste, créé en 1882 par Jules Guesde et Paul Lafargue et qui deviendra le Parti ouvrier français en 1893. Lors de la crise boulangiste, membre actif de la Ligue républicaine anti plébiscitaire, il côtoya les radicaux locaux qui recrutaient leur clientèle dans la petite bourgeoisie, chez les artisans et les ouvriers. Anticlérical sans être antireligieux, vraisemblablement à cause de « sa sainte femme de mère » et du respect qu’il éprouvait pour quelques curés ostracisés par leur hiérarchie dans des paroisses pauvres, ce rationaliste et scientiste, ressentait cependant une religiosité certaine pour la Nature qui s’affermit avec les années.

Il écrivait son roman, Le Pont d’amour, dans la vallée de l’Yvette quand il apprit au mois de juin 1893, qu’une épidémie de choléra faisait des ravages à Clermont-L’hérault. Il partit immédiatement avec sa femme pour se mettre au service des malades et aider ses confrères. Son dévouement exemplaire se répandit au-delà de la ville et dans tout l’arrondissement de Lodève. Il profita de cette notoriété pour se présenter aux élections législatives contre Leroy-Beaulieu et fut élu. Le vaincu fut « écrasé comme le grain de blé sous la meule 4. » (fig. 2).

Paul Leroy-Beaulieu, par Eugène Pirou
Fig. 2 Paul Leroy-Beaulieu, par Eugène Pirou

Député de l’Hérault, Paul Vigné fut réélu en 1898. Élu en 1895 conseiller général du canton de Lunas jusqu’en 1904, il défendit ses idées avec passion et rédigea à partir de 1924, sur de petits carnets ses souvenirs de quarante ans de vie publique. Pendant plusieurs années, le Petit Méridional de Montpellier, créé en 1876, les publia sous forme de feuilleton. Il y relate avec force détails ses différentes activités et témoigne sur la vie politique française.

A l’Assemblée nationale, le député de la circonscription de Lodève siégea à côté des radicaux socialistes et des socialistes. Plus proche des socialistes de l’Hérault qui lui accordèrent son soutien au premier tour des élections législatives de 1898, il n’adhéra ni au parti radical-socialiste fondé en 1901, ni à la fédération socialiste de l’Hérault créée en avril 1903. Ce n’est qu’en 1910 qu’il rejoignit la section du parti socialiste de la Seine, sous la pression amicale de Jean Jaurès. Esprit libre, Paul s’accommodait mal de la discipline au sein d’un parti.

Représentant les intérêts du Lodévois, il s’intéressa de près à la question des draps de l’armée fabriqués dans les usines textiles de la petite ville. Le 9 décembre 1893, Paul fut atteint par un clou de la bombe lancée par l’anarchiste Vaillant au sein de l’hémicycle de l’Assemblée. Hostile à la peine de mort, il signa la pétition pour obtenir sa grâce alors qu’il fut condamné en 1894. Il vota contre les lois répressives proposées par le gouvernement.

Il défendit aussi les intérêts des Facultés de Montpellier et déposa en 1895 une proposition de loi pour établir l’autonomie de l’Université. Après réflexion, convaincu de l’innocence de Dreyfus, il fut un de ses ardents défenseurs avec Clemenceau et Jaurès.

Mais l’œuvre politique majeure du député Vigné réside dans ses violents pamphlets contre les excès de la colonisation en Afrique. Furieux du silence opposé par les gouvernements à ses interpellations à la Chambre des députés, il publia en 1900, la Gloire du Sabre dont la dédicace au Ministre des Colonies est dépourvue de toute ambiguïté. « En vous dédiant la Gloire du Sabre sans vous en demander l’autorisation, ainsi que le prescrit l’usage, j’ai pensé que ce serait vous inciter à entrouvrir ce volume, à le feuilleter, et peut être même à le lire. En ce cas, vous y trouverez décrit quelques-unes des abominations qui depuis longtemps, se commettent en des pays lointains dont l’administration et le gouvernement sont, en apparence du moins, soumis à votre autorité. » (fig. 3).

Vigné d’Octon
Fig. 3 Vigné d’Octon

Dès lors, Vigné fut considéré par ses pairs comme un extrémiste encombrant. Ses propres amis politiques héraultais cherchèrent à s’en débarrasser et présentèrent des candidats contre lui. Malgré une combattivité sans faille, il perdit entre 1902 et 1906, successivement tous ses mandats électoraux, député, conseiller général, maire d’Octon.

Écarté de la vie politique par le suffrage universel, il se plaça dans la position de contestataire et rompit avec Georges Clemenceau après les graves événements de la crise viticole de 1907 dans le Languedoc. Qualifiant les radicaux socialistes de « radicaille », il opta pour le parti socialiste en 1910, encouragé par Jaurès qui le fit inscrire à la 17e section de la Seine. Il manifesta une fois de plus son indépendance d’esprit en publiant en 1911, la Sueur du Burnous. Le texte réunit ses rapports d’inspection en Afrique du Nord que les gouvernements avaient eu l’imprudence de lui demander entre 1907 et 1909.

Délégué d’Octon au congrès fédéral du parti socialiste du 26 octobre 1919, il apporta son soutien à son candidat aux élections législatives. Mais déterminé à rester libre, exalté par l’aventure bolchevique des années 1920, il semble s’être éloigné de la SFIO pour se rapprocher des idéaux du parti communiste naissant, sans jamais y adhérer. Dans les années 1930, son esprit anarchisant et son anticléricalisme le portèrent vers le mouvement de La Libre Pensée et des publications anarchistes comme le Libertaire et la Revue anarchiste auxquelles il confia de nombreux articles 5.

Paul Vigné d’Octon est connu grâce à la réédition de ses pamphlets politico-militaires, la Gloire du Sabre et la Sueur du Burnous. En revanche aujourd’hui, la quasi intégralité de son œuvre littéraire est oubliée. Pourtant il n’a cessé d’écrire toute sa vie à l’encre et au crayon dans des cahiers d’écoliers et sur des carnets. La plupart de ses manuscrits sont conservés aux archives départementales de l’Hérault. Menant de pair l’activité politique et la passion d’écrire, son imagination fertile s’exprimait en hiver à Paris, et l’été à Lamalou les Bains, ou sur la terrasse de sa maison du hameau de Basse près d’Octon, loin du bruit, face à une campagne déserte. Médecin, son expérience des hommes en Afrique et en France lui permit de narrer des situations souvent dramatiques. Ce Méridional très sensible ne pouvait retenir son enthousiasme au spectacle de la beauté de la nature et son exaspération devant les laideurs de la tragédie humaine. Ses œuvres s’orientent essentiellement vers le réalisme et le naturalisme.

Sa production littéraire fut particulièrement féconde. Auteur de nombreux romans, de pièces de théâtre et des recueils de poèmes, il recourut très souvent au feuilleton dans divers journaux. Témoignage précieux sur son époque, son œuvre mériterait une étude de la part des spécialistes. Les études sur sa production littéraire sont rares, peut-être parce qu’elles n’intéressent que peu de personnes aujourd’hui. Les sujets traités ne sont plus à la mode et le style excellent est devenu désuet. Pourtant, à son époque, Paul Vigné d’Octon était lu.

Il écrivit des romans dit exotiques montrant sa connaissance de l’Afrique noire, des romans psychologiques. L’ouvrage le plus célèbre fut L’éternelle blessée qui fit scandale par son évocation des problèmes sexuels d’un couple. Observateur minutieux du milieu paysan, l’écrivain languedocien témoigne de leurs mœurs dans La dot de Mademoiselle Coupiac (1890), Fauves amours (1892), Les calomnies de villages sont relatées dans En buissonnant (1894), Petites amies (1895) Joseph Forestier (1900), Pont d’amour (1900). Mais le roman qui remporta le plus grand succès fut Les amours de Nine paru en 1893. Selon José Maria de Heredia, c’était « un livre tout parfumé, écrit dans une langue aussi poétique que colorée. » 6. Le félibre biterrois Émile Barthe 7 en tira une pièce, Nino, jouée en occitan à Béziers en 1929 et à Clermont l’Hérault en 1934. Madeleine Vigné tenta sans succès d’adapter le sujet au cinéma 8. Les dernières phrases du roman montrent la fascination de la Nature sur l’écrivain :

« La tombe du berger disparaissait sous la flore menue et odorante des Causses : il y avait du genêt, du thym, de la lavande et du serpolet, à la livrée si discrète. Sous la terre profonde, le pâtre devait être content. Lentement, en ces mille fleurettes avait dû se muer son corps, tandis que dans leur parfum voltigeait son âme immortelle. Un jour peut-être, le temps ayant rasé les murs et détruit jusqu’au dernier les vestiges du cimetière, des ouailles viendraient y paître, les ouailles qu’il aima tant. Ainsi s’accomplirait pour lui l’éternelle métamorphose…

Tous deux étaient assis au pied de la croix qui portait son nom avec le souvenir de son bienfait. Nine, de sa main que les durs travaux de la glèbe n’avaient pas déformée, égrenait dévotement son rosaire, pendant que Simounet adressait au mort généreux des prières plus mâles. Le plus jeune des deux enfants vagabondait, chemise au vent, de tombe en tombe, à la poursuite d’un papillon ; au contraire, Jean, l’aîné, plus sérieux, suivait de ses grands yeux rêveurs les oraisons de sa mère. Après avoir capturé dans le calice d’un bouton d’or une mignonne coccinelle, il la posa sur la racine de son petit doigt et lui donna la liberté ; puis, tandis que la bestiole grimpait, il chantonna en zézayant : Galinette, monte, monte, Galinette, Monte au ciel… – Où est l’âme de Védrinel ajouta gravement sa mère ? Et l’enfant répéta : – Où est l’âme de Védrinel ! Arrivée sur l’ongle rose, la coccinelle ouvrit ses rouges élytres tâchés de noir et déplissant son aile diaphane, disparut dans les airs. 9 »

Réformé pendant la guerre de 1914-18 pour son mauvais état de santé, le vieux lutteur fatigué par ses passions politiques consacra le dernier tiers de sa vie au Naturisme. Si on se réfère à la loi du deuxième tiers mise en évidence dans le théâtre et la vie, par Régine Lacroix-Neuberth, 10 la vie de Paul Vigné d’Octon (84 ans), a basculé autour de la cinquantaine vers le Naturisme qu’il considéra comme étant l’aurore du soir de sa vie.

« Le Naturisme tel que je le comprends, je le pratique depuis bientôt 30 ans…Il m’apparaît quand je médite sur ses bienfaits, comme une méthode infaillible de bien se porter et de vivre longtemps. J’y vois encore la Religion de l’Avenir. La plupart des religions en effet et le christianisme surtout, sont nées des misères innombrables de l’humanité. Elles sont et furent toujours pour elles de grandes, d’indispensables consolatrices. En délivrant l’homme de ses tares, tant physiques que morales, en lui donnant le mens sana in corpore sano qui est le dernier Mal de tout, le Naturisme lui rendra la vie non seulement supportable, mais belle, douce, bonne et infiniment désirable. Et l’homme n’aura plus besoin d’être consolé, ni de rêver de chimériques paradis. Le Soleil, L’Air, l’Eau, voilà la véritable Trinité, la seule qu’il jugera désormais digne de son adoration » 11.

Natif de l’Hérault où le soleil est généreux, Paul Vigné d’Octon apprécia toujours ses bienfaits. C’est sa lumière et sa chaleur qui le fit revivre, quand enfant, malade, il retrouva ses forces au grand air du Causse en compagnie de son mentor, Cincinnatus Cantagrel dont à nouveau il fit les éloges dans Souvenir d’un Naturiste12.

Dans le préambule de ce livre publié en feuilleton dans la revue le Naturiste en 1930, il chante un hymne au Soleil qu’il déifie.

« A quelque pas du vieux châtaignier, une clairière minuscule, que sa vaste ramure n’abrite pas, reçoit sans en perdre un seul, tous les rayons du soleil. M’y voici. Et je sens d’abord, tiède, l’haleine du dieu passer sur moi. De ma nuque au talon, de mon front aux orteils, elle va, chatouillant ma peau, fouillant ses plis et ses replis, dilatant ses pores, et, par eux s’insinuant jusqu’en la profondeur de ma chair, jusqu’aux rouges sources de ma vie. Encore quelques baisers de ces invisibles langues de feu, et la griserie que j’éprouve deviendra l’extase en laquelle tombait la sainte espagnole d’Avila, pénétrée par son doux Jésus. Et alors, dans cette ivresse de tout mon être que ma plume ne peut rendre, dans cette immense, profonde et inexprimable joie qui est la mienne, j’entonne l’Hymne au Soleil .Debout, les reins cambrés pour mieux offrir aux lèvres du dieu, tout ce corps dont il daigne conserver la jeunesse et la vigueur, je chante :

…Ô Hélios, dont le char de feu chaque matin illumine le firmament. Toi qui fais germer les épis et mûrir le fruit de la vigne cher à Bacchus, tu mets au cœur du guerrier la Varblance et le sourire sur les lèvres de l’enfant et du vieillard. Je te salue Ô Hélios.

Soleil, Soleil, au monde entier, c’est le Midi que tu préfères, Notre Midi à qui tu donnas la cigale pour te chanter éternellement Soleil ! Soleil ! Verse ton or sur mon corps nu.

Que par toi, en une harmonieuse synergie, elles mêlent la puissance de leurs sucs dans mes artères restées souples .Et qu’arrosé par un sang pur longtemps encore, mon cerveau reste puissant et fécond.

Et qu’ainsi ce livre commencé sous tes baisers pour chanter ta gloire en narrant ma vie, soit pur comme le ciel que tu éclaires et resplendissant comme lui ! »

La pensée de Paul Vigné d’Octon s’intègre dans celle du mouvement naturiste qui émergea en France à la fin du XIXe siècle dans les milieux qui recherchaient un but hygiéniste dans leur manière de vivre, le nudisme n’en étant qu’un aspect. Le Naturisme naquit en France sous l’influence des idées d’Élisée Reclus (1830-1905) et de son entourage.

Né à Ste Foy la Grande en Gironde en 1830, connu pour ses travaux de géographe et ses idées anarchistes, Élisée Reclus, quatrième enfant d’un pasteur protestant avait été séduit dans sa jeunesse par les idées de Lamennais, de Saint Simon et de Fourier. Il se consacra à des études de géographie. Hostile au Second Empire, condamné pour sa participation à la Commune, il en profita pour commencer la rédaction des 19 tomes de la Géographie Universelle et reçut en 1892, la médaille d’or de la Société de Géographie de Paris. Certains le considèrent comme l’un des fondateurs du Naturisme. Partisan de la nudité comme un des moyens de développer la socialisation, il y voyait un moyen de revitalisation physique. Son parcours a des points communs avec celui de Vigné d’Octon comme celui par exemple de considérer la Franc-maçonnerie comme une entrave à leur liberté de pensée. Avec les disciples d’Élisée Reclus, le Naturisme se développa en France après la première guerre mondiale. Les docteurs Montennes et Pascault 13, auraient été parmi les premiers à exposer les directives permettant de créer la médecine de la nature sur des bases solides. Ils attirèrent l’attention de leurs contemporains sur les abus des drogues, insistèrent sur une alimentation saine, naturelle, végétale surtout à base de fruits ainsi que sur les bienfaits des cures d’air, d’eau et de soleil.

En 1930-31, deux frères, médecins, André et Gaston Durville ouvrirent un centre héliothérapique dans l’île du Levant où se pratiquaient des thérapies fondées sur les vertus curatives du soleil, de la mer et du vent, la nudité étant le meilleur moyen d’entrer en contact avec ces éléments. Pour eux, la doctrine naturiste était la synthèse rationnelle et humaine de tous les moyens naturels qui permettent à l’être humain de réparer des tares, de maintenir sa santé, de devenir fort, équilibré et mieux pensant.

Paul Vigné d’Octon s’engagea dans cette nouvelle aventure. Il prépara une trilogie qui regroupait le résultat de ses recherches en matière de naturisme et donna de multiples conférences pour convaincre les auditoires du bien fondé de ses convictions. Il se lança dans de nombreuses lectures scientifiques et expérimenta une hygiène de vie inspirée par le Naturisme. En contact étroit avec les docteurs Durville, il collaborait régulièrement à leur revue Le Naturisme. Il se fit photographier nu dans son jardin d’Octon par un photographe de Clermont-l’Hérault et ses démonstrations pour une vie saine et naturiste furent illustrées par des photos où seulement vêtu d’un maillot, il montrait les divers mouvements de gymnastique et de combat qu’il accomplissait quotidiennement, été comme hiver, dans son jardin.

« Grâce au Naturisme, au nudisme le plus que possible intégral, je suis arrivé à faire ce que je veux de mes membres, voire de véritables acrobaties. A 72 ans révolus, j’ai obtenu bonheur et santé, j’ai fait du soir de ma vie une aurore et je parachève avec calme et sérénité mon œuvre littéraire dans ma Maison du Soleil, sous le beau ciel de notre Midi. 14 »

Il fonda une association déclarée à la préfecture de l’Hérault qui était à la fois un centre naturiste et une station uvale. Pour faire face à des difficultés financières « le château » d’Octon se transforma en maison de cure : la « Maison du Soleil ». Elle recevait chaque été des adeptes du naturisme. Attenant au parc, un solarium fut aménagé avec piscine et douche. L’hydrothérapie se pratiquait par tous les temps dans l’ancienne orangerie et les séances de gymnastique se déroulaient dans le solarium. Un grand pavillon abritait une bibliothèque de 1 500 volumes. Enfin une vigne permettait de faire la cure de raisins et une annexe était ouverte dans sa maison du hameau de Basse (fig. 4).

Vigné d’Octon dans son bureau
Fig. 4 Vigné d’Octon dans son bureau

Paul Vigné d’Octon, doyen des médecins naturistes français, dirigeait l’ensemble et soignait les naturistes atteint des maladies de la nutrition, d’arthritisme, de rhumatismes, de ptoses, des affections du foie, de l’estomac, des intestins. Les soins prodigués relevaient du naturisme, régimes alimentaires, héliothérapie, hydrothérapie, pratiques de mouvements, massages de l’abdomen et du dos selon la méthode dite du martelage. La journée se passait selon un programme précis adapté à chacun. Des centaines de lettres archivées attestent de l’intérêt des curistes. Leur va et vient intriguait néanmoins les villageois et les faisait jaser. On savait le vieux médecin original. Pour certains, ce qui se passait dans sa propriété, relevait des pires turpitudes. Pourtant, rien n’était plus contraire à l’éthique du propriétaire à la conduite stricte. Elle n’avait rien à voir avec l’organisation de parties orgiaques. Le docteur soignait par correspondance ceux qui le désiraient et prodiguait ses conseils dans une revue mensuelle, La Joie de Vivre.

Tous les matins, Paul Vigné, intégralement nu, s’allongeait par terre au saut du lit. Il remuait les pieds en tous les sens et décrivait des cercles avec ses jambes, il relevait la poitrine et s’allongeait à nouveau. Puis il passait à un autre exercice plus ciblé qui mettait en jeu la colonne vertébrale. Couché par terre il centrait la colonne, et faisait se détacher les vertèbres les unes des autres. La séance se terminait par une sorte de cabriole qui le remettait debout. Il pratiquait aussi de façon suivie la danse sur le bout des pieds, les bras élevés, les reins cambrés, la poitrine bombée et l’abdomen rentré aussi profondément que possible. A cette pratique quotidienne, s’ajoutait aussi souvent que possible la boxe, la lutte, la natation, le plongeon, le canotage, le lancer de disque et l’escrime comme exercice de self-défense.

Le 12 juillet 1931, au cours d’une conférence réservée au seul corps médical de Lamalou les Bains, vêtu d’un unique maillot, il montra que son corps n’était pas celui d’un vieillard impotent et décrivit les heureux effets des exercices qu’il pratiquait quotidiennement.

« Il y aura bientôt 35 ans, bien avant la guerre, mon corps n’était qu’une loque. Il était fourbu, fini, vide, victime de la vie absurde et du surmenage intellectuel que m’imposait la double bataille politique et littéraire engagée par moi depuis l’âge de 30 ans. Le tout était encore aggravé par dix années de mon existence passée comme médecin de la marine dans les plus malsaines de nos colonies et par dix-huit mois de mobilisation fort pénibles pendant la guerre…Vivre ou mourir, disparaître ou réagir, il n’y avait pas d’autre issue. Il fallait opter sans retard. J’optais pour la vie. Sans retard, je tournais le dos à Paris, à la politique meurtrière et ne conservais que le littoral. J’allais dresser ma tente sur les bords de la Grande bleue et là pendant vingt ans je suis resté fidèle au Soleil qui est mon dieu et à la mer d’où est sorti le grumeau de pactoplasma que je suis, que nous sommes tous. Pendant vingt ans, hiver comme été, j’ai livré ma loque à leurs tout puissants baisers 15 ».

Malgré sa mauvaise vue, il travaillait quotidiennement à sa Bible du Naturisme. Il envisageait trois tomes, le premier devait être consacré à la gloire du soleil. Le second réunissait des études, des articles, des chroniques publiés dans diverses revues avec pour titre, Le Surhomme. Enfin le troisième devait être un roman au titre évocateur, Bedaines et ventres plats pour montrer les efforts accomplis par les naturistes et les nudistes en lutte contre les effets de la routine. La plupart des manuscrits sont conservés dans les archives départementales de l’Hérault sous les cotes 1 E 1333 et 1 E 1335. Ils pourraient faire l’objet d’une analyse complète des théories et pratiques recommandées par le docteur.

Les thèmes plusieurs fois remaniés sont les suivants : La médecine de demain. Elle regroupe la pranathérapie (traitement des maladies organiques), la réflexothérapie, la médecine morphologique, la radiothérapie. Un deuxième volet traite des sujets divers comme la pudeur, le Naturisme et la beauté féminine, les impulsions sexuelles et les menstruations, l’onanisme et la fonction sexuelle, l’esthétique du vêtement, la fonction urinaire, le coefficient V.A.R.F (Vitesse Adresse, Résistance, Force), le Naturisme aux colonies, et le Naturisme devant la mort. Intéressé par la digestion, il posait la question : Faut-il manger cru ou cuit ? Les avantages et inconvénients de l’acidité.

Il offrait au Soleil en se levant le matin, loin des yeux profanes, sa nudité intégrale et récitait :

« Mon Dieu, donnez-moi chaque jour non pas l’affreux pain quotidien, que nous vend le boulanger, non plus le fameux pain complet indigeste, mais la pomme de terre et sa richesse en magnésie, la salade avec sa chlorophylle, génératrice d’énergie, un peu de lait caillé avec son acide lactique, ennemi féroce des mauvais microbes intestinaux et je ne cesserai de vous rendre grâces et de chanter votre los, au cours de ma vie que vous ferez par ces trois dons inestimables, longue, heureuse, remplie de bonnes actions et de pensées meilleures encore. Ainsi soit-il ! 16 »

Une troisième partie traite de l’enfant, de l’éducation sexuelle, de l’art de respirer, de la peau, de l’héliothérapie et de la culture physique. D’autres articles précisent le concept naturiste du rajeunissement et de la longévité en se référant à l’alimentation, aux notions indispensables pour une bonne santé (fig. 5).

Vigné d’Octon dans son jardin
Fig. 5 Vigné d’Octon dans son jardin

En 1931 il écrivit au sous-secrétaire d’État à l’Éducation nationale Morinaud pour le féliciter de son projet de réformer la culture physique à l’école. « Il y a donc quelque chose de changé dans votre département qui jusqu’à présent ne s’était guère écarté de l’ornière et avait sacrifié à la vieille dame Routine plutôt qu’à la jeune fée Innovation » 17. Il lui suggéra d’examiner sa méthode, fruit de vingt-cinq ans d’expérience qu’il exposa dans les colonnes du Petit Méridional de Montpellier et qui publia, entre 1931 et 1933, des éléments de sa Bible du Naturiste.

La Revue Naturiste des docteurs André et Gaston Durville recevait régulièrement ses articles. En 1931, elle publia la Gloire du Soleil. Elle écarta cependant certains passages qualifiés « d’un peu trop sincères ». En effet, sans aucun complexe, l’auteur y évoquait sa vie sexuelle. La collaboration avec les docteurs Durville se dégrada au mois de juillet 1934 quand ils lui adressèrent une lettre dans laquelle ils l’informaient de leur décision de ne plus faire de publicité pour sa Maison du Soleil, suite aux réclamations portées contre son association. Le docteur réagit le 4 août, avec sa vivacité coutumière et exigea les noms des diffamateurs, ce que la revue refusa. Comme en politique, son activisme hors norme perturbait. C’est dire, combien toujours passionné, Paul Vigné d’Octon était en avance sur les idées de son temps.

Ses recherches ne s’arrêtaient pas au Naturisme. Dans la revue du Progrès civique, il écrivit un article sur l’action du soleil et l’infini des astres sur les destinées de la Terre et de l’Humanité.

« Les Chaldéens considéraient la Terre, son monde organique et inorganique comme quelque chose d’entier, d’indivisible, dont les parties sont en une constante dépendance l’une de l’autre, liées l’une à l’autre par des relations physico chimiques, reliées elles-mêmes au Cosmos. Au IVe siècle de notre ère, le philosophe néo-platonicien Gamblique affirmait que le monde était un animal organique dont toutes les parties quelles qu’en fussent les distances reliées entre elles d’une manière nécessaire. L’astrologie n’a pas d’autre origine 18 ».

Paul Vigné présenta à ses lecteurs l’influence des astres sur tout ce qui vit sur la planète avec l’apparition d’une nouvelle science, la biophysique qui regroupait la météo pathologie, la météo psychologie et la météo sociologie. Des détracteurs firent observer que les événements historiques n’étaient pas parfaitement connus dans la mesure où on était mal renseigné sur l’histoire des continents autres que l’Europe et le bassin méditerranéen. Ce n’était pas toujours les masses qui intervenaient de leur propre initiative, mais elles agissaient le plus souvent sous la pression de manipulateurs ou de potentats. Vigné d’Octon en déduisit :

« Je crois que l’évolution historique n’a certes pas été conditionnée par la seule activité solaire. Les autres influences cosmiques, la nature du sol interviennent sans doute, de même l’alimentation qui est partiellement en relation avec la nature du sol, de même les influences climatiques dépendant elles-mêmes du soleil, car la chaleur, la pression atmosphérique varient avec l’activité solaire et en particulier avec l’évolution des taches du soleil. Celles-ci ne sont comme les variations de pression, des températures d’état électrique et toutes les radiations telluro-cosmiques qu’une manifestation d’un changement électro magnétique plus général. Et ce changement électromagnétique ne pourrait-on pas en chercher l’origine dans une autre influence cosmique représentée par les poussières cosmiques qui tombent sans arrêt, quoique imperceptibles sur notre planète ?… Ni les astronomes, ni les météorologistes ne semblent s’être jusqu’ici suffisamment intéressés à cette action néfaste des astéroïdes sur les événements terrestres 19. »

En dépit de son scientisme, le phénomène religieux l’obsédait et il entreprit à près de 80 ans une étude des religions.

Rien ne semblait arrêter sa réflexion intellectuelle et sa dynamique du corps quand un événement le fit chanceler. Il perdit sa femme le 28 juin 1936 et son émotion fut immense.

« Elle était ma vie, mon soleil, ma conscience ; pour elle j’étais, et elle respirait pour moi ! Nos pensées jaillissaient en même temps de nos deux cerveaux. Comme si nous n’en avions possédé qu’un seul…. Ah ne s’être jamais quittés pendant de si nombreux lustres et se quitter brusquement pour toujours ! C’est affreux, affreux !… Du philosophe que j’étais, regardant la vie bien en face, il n’est plus resté qu’une loque, une loque lamentable souillée de larmes. Enfin grâce à ma carcasse d’acier, à la nature, ma chère, aux pratiques naturistes que j’ai eues la force de ne pas abandonner, la flamme sacrée un moment éteinte dans mon cerveau bientôt octogénaire s’est rallumée tout à coup aussi ardente que jadis. 20 »

Le destin lui accorda une nouvelle chance. La Maison du Soleil survivait grâce à la collaboration d’amis fidèles et surtout à cause de la présence d’une jeune femme, Hélia Clément-Béridon qui peu à peu, était devenue la secrétaire dévouée et discrète qui lisait les textes, copiait et écrivait sous la dictée de celui qui la surnommait Antigone. Il l’épousa le 22 mars 1939. Pour les villageois d’Octon, ce diable d’homme continuait de les scandaliser.

La débâcle de 1940 attrista profondément le châtelain d’Octon et sa jeune épouse qui proposèrent leur Maison du Soleil comme centre de repos aux réfugiés qui arrivaient de Belgique. L’idéologie de l’État français ranima les ardeurs du vieux républicain muselé par la censure.

« En mon âme de médecin naturiste, j’éprouve surtout la sorte de philosophique irritation contre les médecins qui prolongent les affres de l’agonie… Après une longue vie tissée de bonheurs et de santé qui n’aura été qu’une douce et profonde communion avec la Nature sa mère, le Naturiste saluera la Mort en prononçant les belles paroles de Marc Antoine. Il faut quitter la vie avec résignation comme tombe l’olive mûre, en bénissant la terre sa nourrice, et rendant grâce à l’arbre qui l’a portée. 21 »

L’hiver 1943 fut très froid. La tramontane qui soufflait avec force empêcha le patriarche de se plonger dans l’eau froide du bassin du parc. Il n’en continua pas moins sa gymnastique quotidienne quand le 20 novembre au matin, par un temps humide et neigeux, Hélia le retrouva sans vie. Son cœur de 84 ans s’était arrêté de battre. Son corps fut inhumé le 22 novembre, par une journée de neige au petit cimetière d’Octon, dans le caveau, aux côtés de sa première femme.

Qui se souvient aujourd’hui de Vigné d’Octon ?

Dans son village, à l’exception de quelques anciens qui l’ont connu pendant leur enfance et qui évoquent sa bonhomie, rares sont ceux qui peuvent en parler, si ce n’est pour répéter l’opinion de leurs parents. C’était un vieil original, pour ne pas dire un farfelu.

On n’a pas rendu hommage à celui qui, un demi-siècle avant bien d’autres, défendit avec passion et en dépit des préjugés de l’époque, une manière de vivre qui ne choque plus aujourd’hui. Médecin naturiste, il proposa à ses semblables une éthique pour vivre mieux. Outrancier peut-être, irritant certainement, le souvenir de cet homme amoureux de son Languedoc natal ne devrait pas sombrer dans l’oubli. Et pourtant lors du 150e anniversaire de sa naissance, en 2009, seul, le maire d’Octon tenta de ranimer sa mémoire par la pose de plaques commémoratives sur la maison où il acheva sa vie et sur la place principale du village. Trois biographies furent publiées 22. Alertés, les édiles socialistes de sa ville natale, Montpellier, et les milieux naturistes ne réagirent pas. Cet amoureux de la Nature, estimé par Jean Jaurès, ne méritait pas autant d’indifférence (fig. 6).

(Les illustrations proviennent de collections particulières).

Épitaphe de Vigné dOcton, Tombeau de la famille Vigné, Cimetière d’Octon
Fig. 6 Épitaphe de Vigné dOcton, Tombeau de la famille Vigné, Cimetière d’Octon

NOTES

1. Anciennement, Chez Jules.

2. Archives de l’Hérault, 1 E 1333.

3. Archives de l’Hérault, 1 E 1171. Extrait du Journal d’un marin.

4. Archives de l’Hérault, 1E 1201, Quarante ans de vie publique.

5. Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, publié sous la direction de Jean Maîtron. Tome 15 Éditions Ouvrières, 1971.

6. Archives de l’Hérault, 1 E 1279.

7. Émile Barthe (1874-1939) : Écrivain originaire de Nissan les Ensérune, auteur de plus de 40 pièces de théâtre en occitan (Paure Miètjorn, Lo Perdon de la Terro, Lous Proufitaires) qui ont connu un grand succès au début du XXe siècle. Il est également l’auteur d’un roman (La Nissanenco).

8. Archives de l’Hérault, 1 E 1280. Nino, et adaptation cinématographique des amours de Nine par Madame Vigné d’Octon.

9. Archives de l’Hérault, 1 E 1279.

10. Régine Lacroix-Neuberth, Le Théâtricule, Le Caleçon d’écailles. Centre expérimental de Recherches de Psychologie Collective, Castelnau-le-Lez, 1966, 1973 et 1977 p. 68-71.

11. Archives de l’Hérault, I E 1334, La Bible du Naturisme.

12. Archives de l’Hérault, 1 E 1333, Souvenir d’un Naturiste.

13. Dr L. Pascault, Conseils théoriques et pratiques sur l’alimentation, Ed Maloine, 1909.

14. Archives de l’Hérault, 1 E 1149.

15. Archives de l’Hérault, 1 E 1334 Introduction à la conférence donnée le 12 juillet 1931 à Lamalou les Bains.

16. Archives de l’Hérault, 1 E 1338.

17. Archives de l’Hérault, 1 E 1336, La Bible du Naturiste.

18. Archives de l’Hérault, 1 E 1351, Cosmobiologie.

19. Archives de l’Hérault, 1 E 1351, Cosmobiologie.

20. Ibid, 1 E 1351, Extrait d’une lettre adressée à ses camarades de « l’Idée libre » en préambule à sa contribution à l’étude des religions qu’il a reprise.

21. Ibid, 1 E 1338, La Bible du Naturiste.

22. Hélia Vigné d’Octon, La vie et l’œuvre de Paul Vigné d’Octon, Montpellier, Causse Graille et Castelnau, sd ; Marie Joëlle Rupp, Vigné d’Octon, un utopiste contre les crimes de la République, Ibis Press, 2009 ; Christian Roche, Paul Vigné d’Octon, 1859-1943, De l’anticolonialisme au Naturisme, L’Harmattan, 2009.