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Description

Monsieur De Pourceaugnac : un provincial dans le théâtre de Molière

Le 6 Octobre 1669, la troupe de MOLIÈRE créait à Chambord la comédie-ballet intitulée Monsieur de Pourceaugnac, le 15 Novembre de la même année, la pièce était reprise au théâtre du Palais-Royal et fort bien accueillie par le public parisien puisqu’elle fut représentée vingt fois durant cette première saison et souvent rejouée du vivant de son auteur. Dans le destin de cette nouvelle comédie, il n’y a rien jusqu’ici que de très banal : MOLIÈRE est un habitué du succès et ce divertissement de cour, fortement teinté de farce, fait partie des nouveautés que la troupe se doit de fournir presque chaque année à son royal protecteur d’abord et ensuite aux spectateurs de la Ville. On y retrouve, sans surprise, l’intrigue la plus usée qui soit, celle que MOLIERE reprend, à quelques variantes près, dans beaucoup de ses comédies : deux jeunes gens distingués et sympathiques s’aiment et ne rêvent que de se marier au plus tôt, mais un vilain croquemitaine de père (il se nomme ici Oronte) contrarie ce projet d’union et prétend imposer un prétendant de son choix, ridicule comme il se doit. A la fin, tout s’arrange : le père boude un peu mais consent et les jeunes gens qui s’aiment peuvent enfin se marier pour la plus grande joie des âmes sensibles. L’Amour médecin (1665), le Tartuffe (1664-1669), L’Avare (1668), plus tard le Bourgeois gentilhomme, les Femmes savantes et le Malade imaginaire exploitent à peu de chose près les mêmes péripéties. Mais l’intérêt d’une comédie ne se limite pas à cette aventure cent fois répétée (encore qu’il ne faille pas négliger cet aspect sentimental du théâtre moliéresque qui devait, beaucoup plus qu’aujourd’hui, retenir l’attention des spectateurs) ; si MOLIÈRE s’en tient le plus souvent à ce schéma simpliste, il a recours chaque fois à des circonstances et à des climats nouveaux. Par un curieux phénomène de décentrage, le sujet propre de chaque pièce est extérieur à l’intrigue constituée par lin scénario presque invariable ; ainsi l’intrus, ce gêneur d’où vient tout le mal, est tantôt un dévot hypocrite, tantôt un riche vieillard, tantôt un cuistre comme Trissotin, tantôt un jeune médecin frais émoulu de l’Université, ici un provincial venu tout exprès de son Limousin natal pour troubler les amours des jeunes premiers. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1973

Nombre de pages

8

Auteur(s)

J.-M. PELOUS

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf