Les Prieurés Grandmontains du Rouergue : Comberoumal et Le Sauvage

Le Rouergue a le privilège de posséder deux celles grandmontaines, Comberoumal et Le Sauvage, assez peu connues du grand public comme des médiévistes. Comberoumal est sans nul doute une des plus complètes et la plus représentative de cette architecture.

Ces deux fondations s’inscrivent dans le grand mouvement de réforme monastique du XII^e siècle. Cisterciens et Chartreux reviennent à l’austérité de la règle bénédictine et connaissent un succès prodigieux qui les fait essaimer dans toute l’Europe. Les Grandmontains au contraire, originaires du Limousin, auront une expansion plus modeste, conséquence de leurs statuts très particuliers. Le Rouergue sera largement touché par le mouvement cistercien, six abbayes verront le jour entre 1136 et 1163. Dans le dernier tiers du XII^e siècle et avant l’arrivée des ordres mendiants, les Grandmontains prendront le relais de ce mouvement ascétique qui commence à s’essouffler. A partir de 1189, date de la canonisation d’Etienne de Muret et de la multiplication de ses miracles, les grandmontains quitteront leur zone de prédilection, le Limousin et le Sud-Ouest, pour s’installer en Languedoc. Cette période correspond aussi en Rouergue, à la fondation d’hôpitaux ou de lieux d’accueil sur les grands axes routiers qui traversent la province. L’implantation des grandmontains n’est peut-être pas étrangère à cette orientation hospitalière des comtes et des vicomtes. D. Grezillier et plus récemment M. Ph. E. Permentier ont mis l’accent sur le rôle des Grandmontains dans l’accueil des pèlerins et des pauvres.