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Description

L’Église Saint-Martin de Conas

L’histoire de la communauté de Conas, aujourd’hui hameau distant de quelques deux kilomètres de la ville de Pézenas, à laquelle elle fut réunie en une même commune en 1446, reste difficile à écrire. Les archives seigneuriales sont pourtant conservées au château de Léran (Ariège) par M. le Duc de Lévis-Mirepoix, héritier des Thézan-Poujol, derniers seigneurs de l’endroit. Les archives municipales de Pézenas recèlent bien quelques pièces de caractère fiscal ou judiciaire. Mais rien ne subsiste des papiers d’une communauté qui, du XIIIe siècle à la fin de l’ancien régime, et malgré l’acte d’union de 1446 conserva une administration consulaire propre. Ils auraient été l’outil indispensable pour l’étude de l’église paroissiale Saint-Martin. C’est donc avec une documentation fragmentaire et périphérique que peut être esquissé un historique du sanctuaire.

ORIGINES ET SITUATION

L’église de S. Martini Colencianicis est mentionnée pour la première fois en 1133 par le Cartulaire d’Agde. On la retrouve en 1147 et 1173 toujours sous le même vocable, mais cette fois de Colnar dans la « Gallia Christiana ». Possession des évêques d’Agde dès l’origine, elle se place à l’est de l’agglomération, surplombant le lit majeur de l’Hérault longé par la « Carrière Mercadale » (ancienne voie romaine de Saint-Thibéry à Rodez) et l’ancien cimetière Notre-Dame depuis longtemps désaffecté. La photographie aérienne livre les traces de fondation d’un ancien édifice. S’agit-il d’un premier sanctuaire placé au milieu de l’ancien cimetière sous le vocable de Notre-Dame de « Conas Vieil », dont il est fait encore mention dans un acte du début du XVe siècle ? Ce terroir de plaine porte d’ailleurs le nom de Notre-Dame alors que l’« Ort de Saint-Martin » se place sur la soubergue proche. La procédure d’arpentement réalisée au début du XVIIe siècle (1602) mentionne encore un champ dit du Cimetière Notre-Dame, qui confronte de terral led. cimetière, de narbonnés la carrière de la croix de la Peyrade (dont le socle est encore visible), de marin la carrière mercadale, d’aguial la carrière allant du portanel au moulin, le dit cimetière contenant deux sétérées moins deux dextres. Il n’est pas interdit de penser qu’ici comme ailleurs s’est opéré un déplacement de site. L’habitat se fixait d’abord sur la terrasse, dont partie était occupée par le cimetière, en bordure de la voie romaine, pour s’accrocher ensuite sous la menace des invasions, à la butte dans un système de fortifications soutenu par les tours féodales. Le sanctuaire reste cependant distinct de l’enceinte féodale, la voie qui y conduit se glisse entre le rempart seigneurial et celui de la communauté. Le souci de défense en même temps que l’affirmation de l’autonomie de la communauté vis-à-vis du pouvoir seigneurial ont influencé son implantation dans le site […]

Informations complémentaires

Année de publication

1979

Nombre de pages

14

Auteur(s)

Claude ALBERGE

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf