Catégorie : Étiquettes : ,

Description

Le trésor « de Roujan » (VIe siècle)

* Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale de France.
** Musée archéologique de Lattes

La commune de Roujan, chef-lieu d’un canton de l’arrondissement de Béziers, située à 10 km à l’est de Pézenas, est connue des archéologues : entre 1983 et 1985, des fouilles de sauvetage organisées par la conservation régionale de l’Archéologie du Languedoc-Roussillon, ont mis au jour une nécropole utilisée du IIIe au VIIe siècle, située au nord-est du village actuel.

Le cimetière Saint-Jean s’était développé autour d’une église établie sur un ancien sanctuaire païen datant du 1er siècle ap. J.-C. C’est donc sur le territoire de cette commune, aux dires du vendeur, qu’aurait été trouvé, à une date indéterminée, un trésor monétaire du VIe siècle.

Cet ensemble est passé en vente publique à Bédarieux le 25 juin 1994, sous le marteau de maître Simonini. La mairie de Lattes, avec l’aide du fonds régional d’acquisition pour les musées (FRAM) et la participation de la Caisse d’Épargne de Montpellier, a fait l’acquisition de presque la totalité des monnaies au profit du musée archéologique Henri Prades. Malheureusement, trois autres pièces avaient déjà été cédées par l’ancien propriétaire et elles ne nous sont connues que par des photographies. Les monnaies étaient conservées dans une toute petite boîte en bronze munie d’un couvercle à glissière (L. : 5,6 ; l. : 4 ; H. : 1,1 cm) 3. Elle contenait vingt-quatre tiers de sou (tremisses) et quatre sous (solidi), soit 53 g d’or. Ces vingt-huit monnaies constituent un chiffre rond dans le système duodécimal de l’époque qui correspond à douze sous d’or, soit un sixième de livre ou deux onces. Toutes ces monnaies sont frappées au nom des empereurs byzantins Anastase (491-518) et Justin (518-527). D’Anastase, on compte deux solidi et un tremissis. L’un des solidi, portant le monogramme du roi burgonde Gondebaud (473-510), fut frappé entre 491 et 516 ; l’autre, entre 491 et 518 par les rois francs, Clovis (489-511) ou ses fils, Clotaire, Thierry, Childebert ou Clodomer. Le tremissis sort d’un atelier monétaire d’un roi wisigoth : Alaric (485-507), Gisaleric ou Amalaric, entre 491 et 518 (fig. 2 – 28a ; fig. 3 – 28b). Les deux solidi au nom d’Anastase appartiennent au lot des monnaies qui ne sont pas entrées dans les collections du musée de Lattes. Au nom de Justin, on dénombre deux solidi et vingt-trois tremisses. L’un des solidi constitue la seule pièce vraiment byzantine du trésor : c’est un solidus « du premier type », frappé à Constantinople en 518-519 (fig. 4 – 24a ; fig. 5 – 24b). Le second est un solidus attribuable aux rois ostrogoths Théodoric (493-526) ou Athalaric (526-534) et qui fut frappé entre 518 et 527. Il n’est pas entré au musée de Lattes. Parmi les tremisses, l’un appartient également aux Ostrogoths et date de cette même époque (fig. 6 – 12a ; fig. 7 – 12b). Un autre porte en fin de légende les lettres SI qui permettent son attribution au roi burgonde Sigismond (516-524) : il a été frappé entre 518 et 524 (fig. 8 – 14a ; fig. 9 – 14b). Neuf tremisses appartiennent aux Wisigoths, sous Amalaric (511-531), entre 518 et 527 puisqu’aucune monnaie de Justinien n’y figure ; antérieure à 524 car il n’y a pas de pièce du roi burgonde Gondomer (Gundemarus). […]

Informations complémentaires

Année de publication

1996

Nombre de pages

4

Auteur(s)

Christian LANDES, Michel DHENIN

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf