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Description

Le monde médical provençal à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle

La présente communication a pour objet l’exposé de quelques résultats, encore provisoires, d’un travail collectif commencé il y a plusieurs années à la suite de l’enquête lancée dans le cadre de l’EHESS et en cours de mise au point. Ces résultats, incomplets et imparfaitement assurés, permettent de se faire une idée assez précise de la Provence médicale aux temps de la transition médicale, soit la fin du XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe.

Hormis la peste de 1720 et le choléra de 1831, la Provence ne semble pas avoir connu de catastrophe épidémique à cette époque. Comme dans toute la France, la mort est avant tout saisonnière et infantile et la croissance démographique ralentit depuis les années 70 du XVIIIe siècle.

De cette situation, l’encadrement médical de la province est peut-être partiellement responsable si quantité et qualité ont quelque équivalence. Saisis globalement en termes de densité médicale moyenne (médecins, chirurgiens, officiers de santé), les départements provençaux paraissent avoir été mieux pourvus que l’ensemble de la France tant en 1820 qu’en 1851 ou en 1973 :

On hésitera à se prononcer pour la fin de l’Ancien régime, dont les chiffres ont été affectés par l’absence d’un certain nombre d’états de la capitation. La densité devait être forte dans le futur département des Basses-Alpes quarante communautés disposaient de personnels médicaux contre trente-quatre en 1973, et la densité y était de 1 pour 1 050.

Ces réserves faites, attachons-nous un moment à la cartographie médicale de la Provence aux quatre moments considérés.

1) L’ensemble provençal a toujours été bien desservi, même si les montagnes de l’arrière-pays présentent des vides sensibles ;

2) Au plan numérique l’Ancien régime a été l’époque des chirurgiens. Ils l’emportent partout (ainsi à Marseille : 63 chirurgiens et 34 médecins ; à Castellane : 6 chirurgiens et 3 médecins) et les seules exceptions notables (mais probablement fausses) se rencontrent à Draguignan et Fréjus. Au XIXe siècle s’opère une certaine sélection : la ville appartient au médecin, le bourg et le village à l’officier de santé.

3) D’une époque à une autre se constate une augmentation du nombre des personnels de santé et une médicalisation d’un nombre croissant d’agglomérations, au moins pour le XIXe siècle. Entre 1789 et 1820 les Bouches-du-Rhône, le Var et les Basses-Alpes semblent avoir été affectés par un recul de l’encadrement médical qu’il faut peut-être imputer aux troubles et à l’anarchie de l’enseignement médical.

4) Entre 1821 et 1851 les densités n’évoluent guère à l’échelle provençale. Le nombre des communes encadrées ne s’accroit que légèrement, avec même dans le cas du Var poursuite du recul déjà noté la densité y passe de 1 pour 1 000 en 1821 à 1 pour 1 250 en 1851. C’est en fait l’arrière pays varois qui est touché, ce qu’on mettra en relation avec les débuts du dépeuplement. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1984

Nombre de pages

6

Auteur(s)

François-Xavier EMMANUELLI

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf