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Description

Le château de Montpeyroux et son terroir : aperçu archéologique et historique

La commune de Montpeyroux a conservé les traces médiévales puis modernes d’une nébuleuse de peuplement formée de trois noyaux distincts le village actuel, le hameau du Barry et l’ancien Castelas. Après une analyse archéologique du « château » et l’évocation rapide de la famille de Montpeyroux, le terroir médiéval sera présenté à partir des chartes dont nous disposons pour la période Xe– début XXIIIe siècle. Ces dernières ont été rassemblées sous forme d’un tableau synthétique (T.) auquel nous nous référerons lors des citations.

Le château et la famille de Montpeyroux :Site et vestiges

Les ruines dites « Le Castelas » de Montpeyroux dominent la plaine de l’Hérault du haut d’un mont qui appartient aux premiers contreforts du massif de la Sérane. Le site n’est pas très abrupt. L’assiette du château est directement reliée à la montagne, côté nord, par un petit col.

Le Castelas se présente aujourd’hui sous la forme d’une grande enceinte, longue de plusieurs centaines de mètres, qui suit le plan d’un polygone allongé d’est en ouest.

La muraille montre des appareillages divers assisés plus ou moins régulièrement; quelques assises ici et là sont posées en épi. Elle est munie d’un chemin de ronde au parapet crénelé ; le côté nord porte les traces d’une surélévation des créneaux. De ce côté ont été installées, sur la largeur du chemin de ronde, ce qui paraît être à proprement parler des traverses, au nombre de trois : ce sont des massifs de maçonnerie destinés à créer autant d’obstacles sur le chemin de ronde, pour d’éventuels assaillants qui auraient réussi à y prendre pied ; ne pouvant le prendre en enfilade, il leur fallait s’emparer de chacun de ses tronçons l’un après l’autre en se trouvant sous le feu des traverses munies de défenseurs ; l’une au moins de ces traverses paraît avoir été casematée pour former corps de garde. Quelques ouvertures pour armes à feu, très courtes, percent ici et là les zones basses de la muraille.

Toujours côté nord, à l’extérieur, et côté est, a été élevée une braie, muraille plus basse que l’enceinte, déterminant une lice, c’est-à-dire un espace libre, de deux à trois mètres de large ; elle est percée de nombreuses ouvertures pour armes à feu. Du côté nord fut aussi taillé dans le rocher un fossé, mais il est peu visible car en grande partie comblé.

L’entrée, une haute porte cochère sous arc légèrement brisé se trouve côté est, protégée par la braie. A l’intérieur de l’enceinte, des trous de poutres montrent que des bâtiments se sont appuyés contre les murs près de l’entrée, disparus aujourd’hui. Mais ce qui frappe le regard, c’est le monceau des ruines de l’église Notre-Dame de La Salette, élevée à la fin du XIXe siècle et volontairement abattue depuis. De grands bâtiments récents s’appuyaient aussi à l’angle nord-est de l’enceinte.

Des ruines modernes sur un site médiéval prestigieux

Le Castelas n’est pas un château médiéval en ruines, mais un enclos fortifié dont l’élaboration est toute moderne. D’abord simple enclos crénelé, on y suréleva ensuite les créneaux et on y ajouta traverses et braie du côté le plus exposé, là où le site est dominé par la montagne. Cette fortification, simple, n’a pas été prévue pour résister à des canons, mais plutôt à des attaques de bandes sommairement armées. L’ensemble fut sans doute commandité, ou du moins autorisé, à une époque troublée comme les guerres de religion par les seigneurs de Montpeyroux (dont l’existence est attestée de la fin du XIe siècle à la fin de l’Ancien Régime), et construit avec une partie des moellons de leur ancien castrum, qu’ils avaient abandonné depuis longtemps pour des demeures en ville; ils disposaient alors aussi d’un pied-à-terre à Montpeyroux sous la forme d’un manoir au Barry. H.-P. Eydoux avait vu dans le Castelas un abri pour les troupeaux, les marchands, voire un marché. En effet Montpeyroux était installé en bordure d’un chemin muletier important, reliant la plaine de l’Hérault au Larzac, dont les seigneurs avaient profité en installant un péage […]

Informations complémentaires

Année de publication

1990

Nombre de pages

6

Auteur(s)

Aime DURAND, Florence JOURNOT

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf