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Description

L’architecte montpelliérain Pierre Arribat (1823-1905)

L’architecte Pierre Arribat est actif dans le département de l’Hérault au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, période particulièrement faste pour l’architecture. Il ne reçoit pas d’enseignement classique au sein de l’École des Beaux-Arts de Montpellier ou de Paris, formation habituelle des architectes, mais se forme directement sur les chantiers. Son œuvre dans le domaine de l’architecture religieuse, limitée à cinq édifices, reste modeste, et ses réalisations civiles (restauration de châteaux, demeures privées) et publiques (écoles, mairies), dont on sait au moins l’existence, ne nous sont pas connues avec certitude.

Membre de plusieurs sociétés savantes comme les Sociétés Archéologiques de Montpellier et de Béziers, la Société de Saint-Jean pour l’Encouragement de l’Art Chrétien (à partir de 1870) ou la Société Artistique de l’Hérault, Arribat fut également archéologue et restaurateur. Il est très proche des préoccupations esthétiques de son siècle, où la redécouverte d’un patrimoine architectural témoin d’un glorieux passé artistique suscitait un vif intérêt, à un moment où la France affichait une volonté d’identité nationale qui allait se cristalliser autour du style néogothique inspiré de « l’art français » du XIIIe siècle. S’il n’a pas conduit lui-même de réflexion sur l’architecture, Arribat, en « architecte éclairé », a eu connaissance des publications théoriques largement diffusées à cette époque, en particulier, selon Frédéric Fabrège, les écrits de Viollet-le-Duc et de son élève Édouard Jules Corroyer, et s’est tenu informé de la création artistique contemporaine dans le département de l’Hérault. Il a également entretenu des liens amicaux avec Dom Jules Mellet, bénédictin de Solesmes, ancien élève de l’École des Beaux-Arts de Paris et architecte au Mans, reconstructeur de l’abbaye entre 1896 et 1901 et dont l’œuvre est considérable dans l’ouest de la France.

Une vie mal connue

Peu d’éléments concernant sa vie privée et familiale nous sont parvenus. On sait seulement qu’Arribat, né à Montpellier le 6 janvier 1823, n’appartenait pas à une famille d’architectes (son père, Jean Pascal, marié à Marie Anne Sarazin, exerçait la profession de tailleur d’habits). Il épouse le 21 novembre 1854 Marie Apolline Martin, fille d’un propriétaire de Pignan. Marie Apolline lui donnera trois enfants, Pierre Adolphe Louis, né en 1855, Pierre Jules Henri, né en 1858, et Marie Louise Victorine, née en 1862. L’aîné seul vivra jusqu’à l’âge de trente-quatre ans et aura une fille, Jane Arribat, née en 1885 et décédée en 1948, mariée sous le nom de Pichot.

L’historien montpelliérain Frédéric Fabrège (1841-1915), propriétaire du domaine et de l’ancienne cathédrale de Maguelone dont il publia l’histoire entre 1894 et 1911, ami de l’architecte, écrit, dans son article nécrologique du 25 décembre 1905 : « Arribat avait subi une grande épreuve. Père d’un fils qui avait tous les dons, poète même, qui compose l’ode à Bornier à propos des fêtes pour le « chant latin ». Ce brillant jeune homme avait été nommé sous-préfet de Loches… Quelques mois plus tard, ce garçon plein d’avenir mourait à la fleur de l’âge. Arribat en fut atterré. »

L’amitié de Fabrège pour l’architecte lui fait encore écrire « qu’il n’y avait pas d’homme plus modeste et plus timide qui eut à un tel degré le sentiment et la pratique de l’art médiéval… Ce qui caractérisait Arribat, c’était le désintéressement et la délicatesse professionnelle ; il s’effaçait toujours et partout… doutait de lui, mais il observait, il écoutait et il se rendait aux bons conseils… » Cet homme modeste, dont on ne connaît qu’un seul portrait photographique, était également un fervent catholique, membre de la Compagnie des pénitents blancs de sa ville depuis le 25 juillet 1873 et son architecte-consultant.

Les années de formation

Fabrège nous livre des informations essentielles sur les activités d’Arribat dont la formation s’effectue tout d’abord auprès de Charles Abric, l’un des plus importants architectes du XIXe siècle montpelliérain. Mais les modalités de cette collaboration restent floues et peu documentées. On sait seulement qu’Arribat aurait participé, en qualité d’« inspecteur » au chantier du Palais de Justice de Montpellier, construit par Abric entre 1846 et 1853, mais les sources d’archives relatives à cet édifice sont muettes sur ce point, comme d’ailleurs la […]

Informations complémentaires

Année de publication

1998

Nombre de pages

6

Auteur(s)

Philippe SOUTOUL

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf