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Description

L’âge du Fer dans la Moyenne Vallée de l’Hérault

Introduction

Plus qu’une entité géographique à proprement parler, la Moyenne Vallée de l’Hérault est une zone de contact entre les quatre grands ensembles naturels qui constituent l’ossature du Bas-Languedoc. De la sortie des gorges, à l’aval de Saint-Guilhem-le-Désert, jusqu’au nord de Pézenas, elle s’organise selon un axe méridien bordé au Nord par la limite méridionale des Grands Causses, au Sud par le « delta » de l’Hérault, à l’Ouest par l’ensemble Montagne Noire-Bassin de Lodève et à l’Est par la garrigue montpelliéraine.

Les « vallées de l’Hérault et de son affluent la Lergue » furent dans l’Antiquité « l’une des voies de pénétration les plus importantes vers l’arrière-pays ». Pour F. Benoît la voie fluviale de l’Hérault était utilisée sur plus de quarante kilomètres jusqu’à Saint-Jean-de-Fos où s’arrêtait la navigation. Mais il convient de noter avec P. Marres que celle-ci ne pouvait être que saisonnière. Comme nous le verrons plus bas, tout laisse à penser qu’une voie terrestre doublait la voie fluviale sur la rive droite de l’Hérault.

Dans la moyenne vallée, ont été signalés de nombreux gîtes cuprifères. Si la plupart sont concentrés dans la région de Cabrières, on trouve aussi du cuivre à Lodève, Olmet, Soumont, Rabejac, Villeneuvette, Mas de Roujou et Mérifons. L’exploitation de plusieurs filons est attestée depuis le Bronze Ancien et certains ont été exploités épisodiquement jusqu’en 1928.

L’Hérault et la Lergue sont connus pour leurs eaux qui ont drainé de l’or en petite quantité mais assez pour qu’à toutes les époques, certaines personnes en vivent.

Dans cette microrégion sont présents des affleurements basaltiques qui ont pu servir de carrière à meule comme cela est attesté dans la basse vallée.

La situation géographique de la Moyenne Vallée de l’Hérault, la liste non exhaustive de ses ressources naturelles associée à celle des probables surplus issus des activités agro-pastorales, permettent de comprendre l’importance économique certaine de cette microrégion dans le commerce protohistorique.

Depuis 1980, nous avons entrepris un inventaire des sites et des découvertes fortuites signalés de manière éparse. Nous avons complété ce travail d’analyse par des séries de prospections systématiques de surface, de prospections aériennes, de sondages à but chronologique et depuis quatre ans, d’une fouille programmée. A ce jour, notre catalogue comprend plus de soixante-dix « points archéologiques » d’une répartition géographique relativement bien équilibrée. Hormis quelques gisements (en particulier des ensembles clos), la très grande majorité de ces sites reste inédite.

Comme nous allons le voir, leur étude nous permet d’appréhender certaines données de civilisation, l’architecture et le faciès mobilier de cette partie de la vallée de l’Hérault et de les intégrer dans la connaissance actuelle de la protohistoire languedocienne, mais aussi de faire apparaître de nombreuses lacunes qui seront pour nous, à l’avenir, autant d’axes de recherches.

II. Le Bronze Final. III et le Premier Age du Fer

Au Bronze Final III, on connaît huit gisements dont trois sites en grotte, trois habitats situés sur les terrasses et deux oppida. Ainsi voit-on apparaître, sans l’abandon des cavernes, les premiers oppida, au sens d’habitat de hauteur et non d’habitat fortifié. Sur le mode de vie et l’organisation interne de l’habitat, seules les fouilles de l’oppidum du Puech-Crochu à Saint-Bauzille-de-la-Sylve, peuvent partiellement nous renseigner. Le sondage 2, de 10 m², a été placé à la rupture de pente du plateau qui surplombe à 215 mètres d’altitude la vallée de l’Hérault sur la rive gauche du fleuve. Au Bronze Final III b, une première cabane est installée sur le substratum rocheux légèrement aménagé. Elle est limitée au Sud-est par un muret composé de blocs de calcaire et de basalte non équarris, contre lequel s’appuie un cailloutis retenu à l’Est par le rocher. En relation avec cette couche, se trouve un foyer construit, caractérisé par une couche d’argile épaisse de deux centimètres reposant sur le rocher. Deux autres occupations successives sans hiatus ont pu être observées. A ces deux sols, correspondaient deux foyers épais de trois à quatre centimètres matérialisés par une couche d’argile coulée sur un « radier végétal » dont un était peut-être protégé par des blocs calcaires. L’étude du mobilier en cours ne semble pas faire apparaître des différences entre le matériel provenant des trois sols. Ce mobilier se compose de céramique non tournée, de fragments d’objets en bronze et de quelques éclats de silex. Les urnes en céramique non tournée à épaulement en méplats, qui sont décorées de cannelures et d’impressions, les coupes à surface extérieure rugosée, les coupelles bi tronconiques, la présence de quelques décors géométriques à double trait incisé permettent d’attribuer ces occupation au début du Bronze Final III b. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1987

Nombre de pages

6

Auteur(s)

Dominique GARCIA

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf