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Description

La fondation du Théâtre des Arènes de Béziers :
La première de « Déjanire » le 28 Août 1898

« Mon œuvre est la tienne, il ne faut pas que tu l’oublies et les Arènes sont créées par trois hommes : Saint-Saëns, Jambon et ton serviteur. »

(Lettre de Castelbon de Beauxhostes au décorateur Jambon du 15 Janvier 1906).

Ma jeunesse s’est trouvée liée au mouvement artistique qui a animé Béziers durant quelques dix sept ans, à partir de la fin du siècle dernier. Mes souvenirs familiaux gravitent autour des spectacles du Théâtre des Arènes de cette ville. Amené à les vérifier, j’ai entrepris un travail en profondeur. La reconstitution de la correspondance échangée entre Camille Saint-Saëns, mon grand-oncle, et Fernand Castelbon de Beauxhostes, mon parrain, m’a considérablement aidé. Devant l’abondance de détails qui s’offraient désormais à ma recherche, j’ai été conduit à limiter mon étude aux seules origines de ce Théâtre des Arènes de Béziers.

Toutefois, après avoir relaté comment furent imaginées et conçues ces représentations de plein air et comment se déroula la première de « Déjanire » en Août 1898, j’ai cru nécessaire de décrire en un survol les suites de cette festivité :

I. – LES PRÉPARATIFS OU UN PROBLÈME D’ACOUSTIQUE

Le terrain – Vigne et mécénat

Les historiens modernes et plus particulièrement Emmanuel Le Roy-Ladurie ont mis en évidence l’incidence du cycle viticole du Bas-Languedoc sur la vie de la région.

En ce qui concerne Béziers et ses environs, chaque phase de prospérité viticole renforce la douceur de vivre ; une médiocrité dorée sinon l’opulence engendre la détente de l’esprit ; le biterrois, passionné pour les agréments sociaux, aime alors des jeux qui rappellent les distractions des temps antiques, avec en particulier la participation des taureaux. M. Fournier a souligné le rôle des riches exploitants des époques fastueuses à Béziers, leur générosité a longtemps soutenu ou organisé les manifestations culturelles, elles-mêmes liées aux délassements populaires. Déjà, durant la Monarchie de Juillet, à la croissance des marchés viticoles avait correspondu la construction du Théâtre Municipal de 1842 à 1844 ; aussi bien, la musique sera toujours honorée dans une ville qui comptera nombre de sociétés musicales ; durant la « belle époque », au début de chaque saison lyrique, les amateurs de « bel canto » voteront pour choisir les interprètes présentés à leurs suffrages. Une Société des Beaux-arts existe à partir du 21 Juin 1892. En effet, les suites néfastes de la surproduction avaient été résolues en 1852 par la crise de l’oïdium ; les conséquences du développement et du tracé des voies ferrées, la gare du Sud datant à Béziers de 1859, se combinent avec celles des goûts de la consommation alimentaire du moment. Or, il se trouve que la France méridionale de l’Impératrice Eugénie et de Prosper Mérimée s’attache aux courses de taureaux espagnoles avec mise à mort, couronnement des courses provençales et landaises. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1980

Nombre de pages

20

Auteur(s)

Marcel NUSSY SAINT-SAENS

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf