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Description

Guillaume Mirabel, général de la Révolution (1752-1794)

Mirabel c’est un beau nom de chez nous… mais qui était ce Mirabel dont le nom a été donné à la caserne d’Agde ?

Certains érudits connaissaient la carrière fulgurante de ce général de la Révolution, ses exploits guerriers rapportés dans des ouvrages concernant les campagnes de l’Armée des Pyrénées-Orientales, l’état succinct de ses services, établi sous sa dictée peu de temps avant sa mort au combat.

Mais on n’avait aucune certitude sur le lieu et la date de sa naissance et on ne savait rien de sa famille.

L’état de ses services portait qu’il était né à Fitou en 1744 et qu’il avait servi dans l’Armée royale, au Régiment de Languedoc-Dragons de 1762 à 1777. Il avait été ensuite employé aux Fermes du roi jusqu’en 1790 puis « volontaire » jusqu’en 1793.

On savait aussi qu’il était marié avec une certaine Marianne Besson que l’on connaissait surtout par ses démêlés avec l’administration lorsqu’il s’était agi de liquider la pension lui revenant après la mort de son mari.

Il y avait là un ensemble de documents qui auraient pu permettre d’établir une biographie plus complète de Mirabel et en particulier de connaître ses origines sociales mais, voilà :

Enfin, encore un élément troublant : ce général qui en 1794 signait « Mirabel », s’était jusque-là appelé Mirabet !

Avec les documents en notre possession, il fallait d’abord établir que le général Mirabel était bien le même individu que le Mirabet qui avait servi aux Fermes du roi à Agde. C’était chose facile en suivant la succession chronologique de ces pièces assez nombreuses et qui permettaient de constater que cet homme était devenu « Mirabel » lorsqu’il avait été promu général. Pourquoi ? Nous en donnerons plus tard l’explication. Mais on n’avait toujours rien sur sa famille ! Et c’est par hasard que l’on a trouvé l’acte notarié qui allait permettre enfin de connaître cette famille.

En 1798, une certaine Marie Thérèse Françoise, épouse Labadie, venait demander au notaire de constater qu’en sa qualité de fille naturelle de Marianne Beson, décédée intestat, elle devait être considérée comme sa seule héritière ; le texte précisait que Marianne Besson était la veuve du général Mirabel et que Marie Thérèse Françoise, épouse Labadie, était née à Capestang.

Le registre de la paroisse de Saint-Sever-d’Agde portait bien à la date du 1er juin 1780 le mariage d’un François Labadie avec une Marie Thérèse Françoise, née de parents inconnus et parmi les personnes présentes à la cérémonie se trouvaient Guillaume Mirabet, employé aux Fermes du roi et son épouse Marianne Besson.

Fort heureusement, ce mariage avait fait l’objet d’un contrat conclu chez un notaire d’Agde et ce document était beaucoup plus explicite Marie Thérèse Françoise était la fille naturelle de Marianne Besson et de Georges Combescure et si les parents étaient cités, c’est parce que, sur plainte de la mère, Georges Combescure, bourgeois de Nissan et ancien officier des garde-côtes, avait été condamné en 1767 par le tribunal de l’archevêque de Narbonne à verser une dot de 300 livres à sa fille naturelle lorsqu’elle se marierait.

A Capestang, le répertoire existant permettait de découvrir, outre l’acte de naissance de Marie Thérèse Françoise, une quantité d’autres actes intéressant cette famille Besson et en particulier en 1773, l’acte de mariage de Jacques Guillaume Hyacinthe Mirabet, bourgeois de Narbonne avec Marianne Besson.

Ces actes de Capestang et ceux qui figurent dans les archives des notaires du village, déposées à Montpellier, montrent que cette famille Besson est une famille bourgeoise, aisée, avec des éléments anoblis par les charges occupées et les grades détenus dans les armées du roi. Le grand-père et l’arrière-grand-père de Marianne Besson ont été lieutenants de l’Amirauté à Sérignan et Vendres ; son oncle paternel, capitaine des Grenadiers de France et chevalier de l’Ordre de Saint-Louis. Sa sœur aîné avait épousé André d’Autrivay de la famille des Seigneurs du Fesc et ancien officier du Régiment Royal- Roussillon. Par sa mère, elle descend des Belugou et des Rieux de Toulouse.

A Narbonne, la trace de la famille Mirabet était rapidement retrouvée dans les registres de la paroisse Saint-Just où figurent les baptêmes de trois sœurs du futur général et d’autres actes concernant la branche aînée de la famille et c’est là qu’apparaît le nom de Mirabel. Car dans cette branche aînée, on est qualifié de noble parce qu’officier dans le Régiment de Rouergue et, lorsque l’acte fait état du grade, le nom devient Mirabel. On peut donc considérer qu’il est le nom de guerre des officiers de cette famille.

Mais nous n’avions toujours pas trace de la naissance de Jacques Guillaume Hyacinthe Mirabet, porteur d’une série de prénoms que l’on avait rencontrée à chaque génération de cette famille. Pas de trace non plus du mariage de ses parents dont l’identité nous avait été confirmée par l’acte de mariage Mirabet x Besson de 1773 à Capestang.

Aux Archives départementales de l’Aude, l’examen du Contrôle des actes des notaires – c’est l’administration qui a précédé l’actuel enregistrement – nous a livré les références de nombreux actes concernant les différentes branches de la famille Mirabet. Malheureusement, il n’a pas été possible de connaître le contenu de tous ces actes. Certains ont été passés chez des notaires dont les archives n’ont pas été reversées ; d’autres ont probablement été classés dans des liasses non encore inventoriées.

On a pu cependant retrouver le contrat de mariage des parents du futur général, et surtout deux testaments rédigés par son père Guillaume, l’un daté de 1751, l’autre de 1755 : dans le premier sont citées les trois filles dont les actes de baptême sont inscrits dans les registres paroissiaux de Narbonne ; dans le second, rédigé dans les mêmes termes que le précédent, apparaissent, après les trois filles déjà connues, deux garçons, Jacques Guillaume Hyacinthe et Louis Joseph Gaspard qui sont donc nés entre 1751 et 1755. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1990

Nombre de pages

8

Auteur(s)

Maurice PACULL

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf