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Description

Découverte d’une citerne du XVIe siècle dans la cite d’Agde

Au cours de travaux effectués dans Agde, en Novembre 1976, des ouvriers ont mis au jour une construction souterraine, sorte de cave dont ils percèrent la voûte. Cette construction se situe en partie sous la chaussée de la rue Honoré Muratet et en partie sous une chapelle du XVIIe siècle (dépendant d’un ancien couvent de religieuses), transformée au XXe s. en salle de cinéma (« Vox ») et actuellement en cours de restauration dans le but de lui restituer son aspect primitif et d’y aménager une salle culturelle pour les besoins de la Ville d’Agde.

La découverte se situe dans la partie nord de la vieille ville, près de l’ancienne « Porte de Fer », non loin de l’actuel service des Postes et Télécommunications et du tronçon visible du rempart antique.

Prévenus par M. Rodriguez, membre de la Municipalité, responsable de l’aménagement et des Affaires Culturelles de la Ville d’Agde, et par M. Bourle, coordinateur des chantiers municipaux, MM. Genty et Castéran, de la Direction des Antiquités Historiques, se sont rendus sur place une première fois pour examiner ce qu’il y avait lieu de faire et pour dresser un plan précis, cependant incomplet puisque la construction était encore en grande partie comblée de terre. Il fut alors décidé qu’un sondage serait entrepris par du personnel de la Mairie, sous la surveillance de M. Genty, de manière à compléter plans et observations.

Ce sondage fut effectué dans l’angle ouest de la cave, où les observations furent cependant difficiles en raison de la présence d’une nappe d’eau qui stagnait au fond de cette salle. Il a été néanmoins possible de faire quelques constatations intéressantes.

Du point de vue architectural, un sol a pu être dégagé sur une surface d’un mètre carré environ sa jonction avec les parois latérales se fait au moyen d’un bourrelet d’angle, ou bourrelet d’étanchéité, maçonné, très caractéristique.

Du point de vue stratigraphique il était difficile, sinon impossible, de procéder, dans les conditions citées, à une fouille méticuleuse ; nos observations, bien que rapides, se résument cependant clairement. Il se trouve d’une part une couche supérieure, très puissante par endroits, qui s’est déversée en cône après l’abandon de la cave, à partir des deux ouvertures d’origine ménagées dans la voûte. Cette couche, essentiellement terreuse, contenait de la blocaille de basalte et des céramiques d’époques très diverses, comme de la vaisselle vernissée, des tuiles rondes modernes et des fragments d’amphores massaliètes, remontant au IIIe/Ve s. avant J.-C., arrivées là sans doute dans des terres remaniées. Cette couche est postérieure à l’abandon de la salle souterraine.

La seconde couche est un niveau de limon très plastique, de texture homogène, qui contient uniquement des valves de moules complètes sa puissance est de 0,10 à 0,15 m. dans l’angle ouest ; elle repose directement sur le sol cimenté de la cave. Cette couche s’est formée pendant la période d’utilisation de la pièce souterraine et doit correspondre à un dépôt qui s’est accumulé lentement à la base d’une nappe d’eau.

Ce comblement est le comblement caractéristique d’une citerne, cette interprétation étant confirmée par l’analyse de l’architecture de la construction. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1978

Nombre de pages

6

Auteur(s)

Pierre-Yves GENTY

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf