Catégorie : Étiquette :

Description

De Montpellier au Larzac en 1599 avec Thomas Platter par la vallée du Lagamas

Dans les Notes de voyage de deux étudiants bâlois, nommés Félix et Thomas Platter, qui séjournèrent à Montpellier dans la seconde moitié du XVIe siècle, il est question, en quelques lignes, du chemin que Thomas emprunta le 20 avril 1599 pour monter sur le Larzac alors qu’il retournait en Suisse : « En quittant Gignac, la route gravit les monts de La Vacquerie et de Costeneuve, et passe en vue du village de La Roquette » (traduction : L. Kieffer, Montpellier, 1892, p. 475).

Ce chemin ne correspond ni à l’itinéraire actuel, dit de la Côte d’Arboras (route D. 9), ni à ce que l’on appelle la Vieille Côte dont le tracé est indiqué sur la Carte de Cassini : ce dernier chemin se détache de la D. 9 un peu après le moulin à vent de La Plâtrière (cote 441), coupe le virage de Cabanou pour rattraper la D. 9 à 200 m environ de La Tranchée, c’est-à-dire du passage taillé dans le rocher par où on parvient sur le plateau du Larzac au lieu-dit Col du Vent (cote 703) : on le nomme aussi, localement, La Draille, car il était utilisé par les troupeaux qui allaient estiver sur les montagnes du Haut Pays.

La Costeneuve suivait un tracé différent. Ainsi que l’indique le texte de 1599, le chemin suivi par Thomas Platter, en compagnie d’un muletier millavois en route pour Villefranche-de-Rouergue, permettait d’apercevoir les maisons de La Rouquette (commune de Saint-Privat) : il passait donc obligatoirement par le Pas du Coulet (cote 446) dont la position topographique est faussement indiquée sur la carte IGN 2643 E au 1/25000e. Le Pas du Coulet, qui se trouve sur la D 153 E menant à Saint-Jean-de-la-Blaquière par Les Salces, forme, en effet, comme son nom l’indique, un « petit col » naturel qui fait communiquer la vallée du Lagamas, à l’est, avec celle de La Marguerite, à l’ouest. C’est de là seulement, en venant de Gignac, que l’on peut voir La Rouquette.

A partir de ce point bien déterminé, à peu près à mi-hauteur entre la vallée de l’Hérault et le Larzac, essayons de retrouver, d’abord vers l’aval, en direction de Gignac, puis vers l’amont, en direction de La Vacquerie, le tracé de l’itinéraire emprunté en 1599 par l’étudiant suisse Thomas Platter, à qui l’on doit, rappelons-le, en collaboration avec son frère Félix, un remarquable tableau de la vie à Montpellier au XVIe siècle.

Vers l’aval, c’est-à-dire entre le Pas de Coulet et Gignac, le chemin qui nous intéresse est attesté en 1586 dans le Compoix de Montpeyroux où il est appelé soit chemin du peatge allant de La Vacquerie a Gignac, soit chemin ferrat allant de La Vacquerie a Gignac. Dans ce dernier cas, les confronts de la parcelle cadastrée indiquent que le chemin ferré était situé sur la rive droite du ruisseau de Lagamas et non pas sur la rive gauche, comme l’actuelle D. 9 : une vigne et estaquarette a Puech Aury, confronte d’aguial lé ruysseau d’Agamas… darbonnes (lire « de narbonnès »] le chemin ferrat allant de La Vacquerie a Ginhac.

Selon le même compoix le chemin ferrat passe au territoire de Larnet, à 1 km environ au sud-ouest d’Arboras, et sert de confront à la parcelle appelée Camy del Peatge : nous verrons mieux plus loin de quel château relevait ce péage. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1996

Nombre de pages

3

Auteur(s)

André SOUTOU

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf