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Description

Cueillir, cultiver dans l’Hérault : L’économie végétale depuis 10 000 ans

De quoi vivaient nos ancêtres ? Que mangeaient-ils ?

Questions pour le moins essentielles si l’on désire connaître la vie et notamment les aspects quotidiens des sociétés du passé. Aspects qui ont toujours, au reste, des répercussions sur nos habitudes et notre existence d’Homme de la fin du XXe siècle.

Paradoxalement, ce n’est que depuis 20 à 30 ans que ces interrogations ont été véritablement posées en France pour la préhistoire finale et bien plus récemment encore pour les périodes historiques.

Et, ce n’est que depuis moins d’une dizaine d’années que l’on commence à pouvoir y répondre.

Aujourd’hui, c’est une fort longue histoire de l’alimentation végétale que nous tâcherons de retracer. Elle débute avec le Mésolithique (vers 9000 avant notre ère) et s’achève à la fin du Moyen Age (fixée à l’année 1492 après J.-C. par convention).

Les sources d’information

Les textes

Les écrits ne concernent que les époques récentes : les temps gaulois, romains et médiévaux.

Même s’ils demeurent une précieuse source de renseignements, les données qu’ils fournissent posent quelques problèmes.

En premier lieu, la traduction des anciennes dénominations de plantes : chaque région avait sa terminologie qui, de plus, a évolué et varié au cours du temps.

Les appellations scientifiques n’ont été établies et ne sont devenues universelles qu’à partir du XVIIIe siècle (travail notamment du botaniste suédois K. Von Linné). Elles n’ont que fort peu d’équivalence avec les appellations antiques ou médiévales.

Le mobilier archéologique et l’iconographie

Le mobilier archéologique, qui se rapporte à l’alimentation au sens large, se compose des vestiges des instruments utilisés dans le cadre des travaux agricoles (instruments aratoires, outils de la moisson et de meunerie…) ainsi que de la vaisselle de « cuisine » et de table.

Ce mobilier peut se révéler, surtout pour les phases anciennes, un bon témoin du type d’économie pratiquée grâce, par exemple, à la présence et à l’importance des instruments agricoles sur un site. Mais les informations qu’il offre restent très limitées quant à la nature des plantes cultivées ou mangées.

L’iconographie n’apparaît pas comme une riche source de données. Les représentations sont trop schématiques ou stéréotypées et parfois peu réalistes pour qu’elles s’avèrent véritablement utilisables.

Les pollens et les restes de bois

Ces deux catégories de vestiges botaniques permettent, notamment, de découvrir les paysages végétaux qui se sont succédé aux environs plus ou moins proches des sites archéologiques. Ils renseignent également sur l’action de l’Homme, sur son milieu (défrichements, mises en culture de terrains…). Pour ce qui nous intéresse, ils fournissent de précieuses informations sur la présence, voire l’importance de certains végétaux cultivés comme les céréales, la vigne ou l’olivier.

Ces micro- et macro-restes livrent aussi quelques indications indirectes sur les ressources végétales probablement cueillies par les populations. En effet, la connaissance de l’environnement botanique nous renseigne sur les possibilités de collecte qu’offrait la nature aux alentours des lieux d’habitat. Ainsi, si des branches de Noisetier ont servi à alimenter les foyers en combustible d’un abri, il serait fort surprenant, même si aucun vestige n’est retrouvé en fouilles, que les habitants n’aient pas récolté les noisettes pour les consommer.

Mais il ne s’agit que de simples déductions. La validité de tels résultats est bien faible. La palynologie comme l’anthracologie (disciplines qui étudient respectivement les pollens et les charbons de bois) ne permettent de lever qu’une partie du voile qui recouvre les problèmes de nutrition.

Il convient de faire appel à une autre source d’étude pour envisager la restitution de l’alimentation.

Les graines et les fruits

L’étude des fruits et graines (les paléo semences) conservés dans les sédiments archéologiques est du domaine de la carpologie.

Les paléo semences sont préservées de différentes manières carbonisées, minéralisées ou gorgées d’eau.

La carbonisation est la forme de fossilisation la plus commune dans l’Hérault. Elle a pu être provoquée à la suite d’accidents tels que l’incendie d’une réserve de céréales ou le grillage excessif de grains lors de leur préparation. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1990

Nombre de pages

8

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf