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Description

Chronique d’Histoire Moderne Dictionnaires et répertoires (1981-1984)

I – Instruments de travail

A) Dictionnaires et répertoires

1 – BLANCHARD Anne. Dictionnaire des Ingénieurs militaires (1691-1791). – Montpellier, 1981. – In-8°, 786 p. (Coll. Centre d’Histoire militaire et d’études de Défense nationale de l’Université P. Valéry, Montpellier). Voici les « pièces justificatives », de la thèse de Mlle A. Blanchard, qui correspondent à un monumental fichier sur les 1490 ingénieurs qui ont émargé de 1691 à 1791 au département des Fortifications. C’est une somme exceptionnelle sur les origines familiales et les carrières des membres de ce grand corps d’Ancien Régime.

Ce dictionnaire, tout à la fois généalogique et professionnel, est le résultat d’une « quête longue et difficile ». Les sources de la France moderne souffrent, en effet, bien souvent de lacunes et d’imprécision. Or, non sans mal, Mlle A. Blanchard a réussi, dans presque tous les cas, à nourrir les notices individuelles des dates principales qui scandent la vie des ascendants, des descendants et des collatéraux. Dans le même esprit, elle n’a pas réduit le curriculum vitae de chacun à l’énoncé d’un simple état de services, mais elle a voulu l’enrichir de la mention des travaux militaires et civils, et de celle des œuvres manuscrites, imprimées et graphiques de chaque ingénieur, sans oublier, dans la plupart des cas, le jugement des contemporains. Nous apprenons ainsi que si Joseph Abeille passait pour un « ingénieur de réputation », Victor-Antoine d’Andréossy était considéré comme un homme qui « sait peu et croit savoir beaucoup ». Cet ouvrage n’a pas de prix pour tous ceux qui travaillent sur la France du XVIIIe siècle.

Il contient aussi une documentation de première importance sur de nombreuses familles originaires de l’Hérault et du Bas-Languedoc et sur des ingénieurs ayant travaillé dans la région. Voici la liste de la plupart de celles-là : d’Arnal, d’Assas, Aymes, Bancal, Baratier, de Bernard de Montbrison, Bertram (Ou Bertrand), de Caze, Chabaud, de Chambaud, Chamberlain, de Clan (Claris), de Cotte (Coste), Coulomb, Darles (d’Arles) de Chamberlin, Desportes (des Portes, de Porte), Des Robert (de Robert), Donnadieu, Dromes (de Drôme), Du Faure (du Faut, Dufauré), Durand de la Roque, Escaich (d’Escaich), Fages, de Ferrar, Finiels, Flourens, Franc, de Frérol, Gamond, Germain, de Girard de Châteauvieux, Guiraud (Guirault), Henry, d’Issrn, Lacroix, de La Vergne (Laverny, Lavergnie, Lavergne), de Lenoir, Ligonet, Mainberg, de Malbois, de Manoêl, Martin, Martin de Campredon, Maurel, Menault, de Montaigu, de Montgrand, de Palys, Pastre, Perrotin, Petit de Vidal, de Poitevin, du Portai, Pouget, Privat, Ranc, Robert, de Rochemore, de Sarret, Sénes, de Sénovert, Sicre, Sorebier, Tardy ; liste relativement longue qui confirme que Nîmes, Alès et Montpellier ont bien été les trois pôles de recrutement des ingénieurs dans la province aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ce dictionnaire permet d’autre part de retrouver des notices sur des ingénieurs qui ont travaillé dans notre région et qui bien souvent l’ont marquée par leurs œuvres : que l’on pense au plus célèbre, Jacques Mareschal, directeur des Fortifications de Languedoc à partir de 1739 et par la même occasion, directeur des ouvrages publics de la province à Montpellier où il meurt le 3 juin 1778.

Avec son Dictionnaire des Ingénieurs militaires, 1691-1791, Mlle A. Blanchard a mis non seulement à notre disposition un instrument de travail de première qualité, mais encore, elle a donné un modèle d’édition pour les futurs auteurs de ce type de publication dont la multiplication contribuera à une connaissance renouvelée de la société d’Ancien Régime.

II – Dictionnaire des Journalistes (1600-1789), ss. dion del. Sgard. Supplément II.
Grenoble, Centre d’Étude des Sensibilités, Université des Langues et Lettres de Grenoble, 1983, 227 p.

Ce deuxième supplément au Dictionnaire des Journalistes, publié en 1976 par Jean Sgard, contient deux notices qui relèvent directement de nos préoccupations. Celle consacrée par Fr. Moureau à Dominique Donat (p. 62-63) rappelle l’accueil mitigé de Malesherbes à son Almanach historique.., de la ville de Montpellier pour 1759, et permet de deviner la silhouette morale et physique de ce publiciste, décrit ainsi en 1774 : « Louche, un peu bègue et de petite taille. Il a l’accent languedocien et porte perruque ». La seconde (p. 26-34) constitue une mise au point très riche de Gilles Feyel sur les activités journalistiques de Pierre Bénézech. Cet ancien collaborateur de Jean Albisson, qui devint, sous le Directoire, ministre de l’Intérieur (nov. 1795-juillet 1797) après avoir été procureur – fondé des États de Languedoc auprès de la Monarchie, prit, en effet, grâce à la fortune de sa future épouse, la baronne de Boëil et à celle de ses associés, A. J. Boussaroque de la Font et de B.-G. Perrot de Chezelles, le contrôle des Annonces, Affiches et Avis divers de Paris et de Provinces, du Bureau de la Correspondance générale, du Journal et Gazette d’Agriculture, du Commerce et des Finances, et de son annexe, la Feuille du Marchand qui dépendaient du privilège de La Gazette de France. D’une part, les Affiches de Paris, réorganisées à la suite d’un nouveau privilège concédé en décembre 1778 pour quarante ans, devinrent un quotidien rentable de 8 pages in-8°, distribué désormais sous le titre des « Annonces, et avis divers du Journal général de France ». De l’autre, le Bureau de Correspondance ajouta à ses habituelles opérations de commission de véritables opérations de banque. En empêchant la vente régulière des denrées coloniales en France qui devait servir à rembourser les avances des grands propriétaires de Saint-Domingue et de la Martinique, la Révolution compromit rapidement l’équilibre financier du Bureau. Malgré ses fonctions et ses protections politiques, Bénézech ne put indéfiniment échapper à ses créanciers. A sa mort, en juin 1802, il n’avait pas encore réussi à rembourser toutes ses dettes, malgré la vente définitive, depuis trois ans, des Affiches et du Bureau de Correspondance générale. En dépit de son échec financier patent, cette carrière constitue un exemple, parmi d’autres, de la place non négligeable tenue par plusieurs Montpelliérains dans la politique et les affaires françaises à la fin du XVIIIe siècle.

III – VILLAIN Jules. – La France moderne. Grand dictionnaire généalogique, historique et biographique.
Haute-Garonne et Ariège. Première partie
. Marseille, Laffitte Reprints, 1983, In-8°.

En avant-propos, J.-D. Bergasse a eu la judicieuse idée de présenter la littérature héraldique et généalogique languedocienne, de ses origines à la Grande Guerre. En se fondant principalement sur l’inépuisable « Bibliographie généalogique, héraldique et nobiliaire de la France » de G. Saffroy, il s’est attaché à montrer l’apparition tardive de ce genre dans la province (il n’y a pas ici d’armoriaux imprimés ou manuscrits antérieurs au XVIIIe siècle), et son évolution parallèle avec le renouvellement de la société. Si au début, les caractères propres de la noblesse dans cette région méridionale ont fortement joué, par la suite, en revanche, ce sont les phénomènes généraux de l’évolution sociale nationale qui ont eu le plus d’influence. Plus précisément, grâce à des archives personnelles, J.-D. Bergasse a pu expliquer l’échec du Nobiliaire de Denis-François Gastelier de la Tour (1761) et de celui conçu par une Société des Gens de Lettres qui agit sous le pseudonyme de M. de Chartevieux (1783). Alors, les États préfèrent soutenir la publication des « Lois municipales et économiques du Languedoc » d’Albisson.

4 – Répertoire des visites pastorales de la France – 1r Série – Anciens diocèses (jusqu’en 1790) – T. 3 – Mâcon-Riez. Paris, C.N.R.S., 1983, 568 p. Dans ce troisième volume qui obéit aux mêmes règles que les deux précédents (d’une part, une assiette documentaire large qui inclut les procès-verbaux de visite et les pièces préalables et postérieures qui s’y rapportent, et de l’autre, un inventaire codé des préoccupations qu’ils révèlent), le Languedoc fournit plus du cinquième des notices (7 sur 33) diocèses de Mende, Mirepoix, Montpellier, Narbonne, Nîmes, Le Puy et Rieux. Elles sont d’une longueur inégale à cause d’une mauvaise conservation des archives de ce type (Mende, Mirepoix et Narbonne), ou d’un zèle épiscopal plus modéré. Mais elles permettent de prendre conscience que, dans l’ensemble, le règne de Louis XIV coïncide avec le moment où les visites ont été les plus régulières et, bien souvent, les plus systématiques. A cet égard, les procès-verbaux de celles ordonnées par l’évêque janséniste Colbert de Croissy (cf. p. 225-227) sont particulièrement significatifs. La qualité des travaux qui ont précédé sa publication fait de ce répertoire un des meilleurs outils pour s’initier à la vie religieuse de la France moderne. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1987

Nombre de pages

13

Auteur(s)

Henri MICHEL

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf