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Description

Anthropisation de l’espace Lunellois (communes de Lunel et de Marsillargues)
Périodes romaine et médiévale

Cet article reprend un DEA soutenu à l’université de Franche-Comté en juin 1988 sous la direction de Mme M. Clavel Lévêque et de M. F. Favory.

Ce DEA est la première étape d’une thèse sur le territoire de Lunel et de Marsillargues (Hérault) fondée sur une étude globale de l’occupation humaine de ces deux communes, par l’utilisation conjointes de toutes les sources écrites, archéologiques, planimétriques, pédologiques et photographiques.

Il s’agit par le croisement de ces données primaires de saisir les principales phases d’occupation du sol et de la morphologie agraire. Le cadre de l’étude est purement arbitraire et à plusieurs reprises le déborde. En effet ce projet s’insère dans une démarche collective et pluridisciplinaire qui opère sur une zone plus vaste, comprise entre le Lez et le Vidourle. La réalisation de ce travail a été rendue possible par ce projet collectif. Chacun de ses différents membres m’a apporté conseils et réflexions personnelles. Je les en remercie.

Il s’agit donc de la première étape d’un travail à poursuivre. La plus grande partie de cet article repose sur la présentation des résultats de deux campagnes de prospection au sol réalisées pendant l’hiver 87-88. Ces résultats représentent une masse d’informations de base pour mon travail futur, mais ils sont d’autant plus riches que j’ai pu les intégrer dans une perspective plus large. L’utilisation des autres sources s’est avérée féconde même si elle n’est encore que partielle.

Instruments de travail

La principale difficulté de ce travail réside dans la multiplicité et la valeur différentielle des sources utilisées qu’il faut à une certaine étape « relier ».

Le premier type de source est de nature assez classique, c’est l’utilisation des textes : épigraphie, chartes des grandes abbayes (Cartulaires de Maguelone, de Psalmodi, de Nîmes, d’Aniane, de Gellone), cartulaires laïcs (Livre Blanc de Lunel, Cartulaire des Guilhems). J’envisage pour la poursuite de cette étude d’étudier les visites pastorales ainsi qu’une part du compoix de Lunel qui date de 1300 dont le dépouillement pourrait être d’un apport très riche. Enfin, j’ai eu recours aux études des savants locaux du XIXe et du XXe s.

Ce recours aux textes, déterminant, ne donne pourtant jamais la mesure spatiale du territoire.

L’utilisation de cartes variées permet d’intégrer les informations des textes et les résultats de la prospection dans une dynamique paysagère : cartes IGN au 1/25 000e (série bleue) 2 843 ouest (Lunelétang de Mauguio) et 2 843 est (Vauvert), carte géologique au 1/50 000e (Lunel), carte pédologique au 1/100 000e (Montpellier), carte de Cassini 1770-1775, cadastre napoléonien (réalisé en 1812 pour la commune de Lunel) au 1/2 500e, dont la date et l’échelle font un outil de travail primordial. Ce cadastre permet en effet l’étude du parcellaire, de la voirie, et des masses culturales (indication parcelle par parcelle du type d’exploitation agrologique qui y est fait) d’une économie pré- ou proto-industrielle plus proche sans doute du modèle antique et médiéval que du nôtre. Malheureusement pour Lunel, seules trois feuilles donnent ce renseignement : feuilles Al, A2, A3. On dispose pour cette région du Languedoc d’une série de cartes au 1/5 000e réalisée par la CNARBRL vers 1960, dont la richesse extrême permet, outre le repérage sur le terrain, de comparer les évolutions intervenues depuis le XIXe s.

J’envisage, d’autre part, d’effectuer le dépouillement exhaustif des clichés aériens de l’IGN. Ces photos verticales, réalisées régulièrement par l’IGN pour la cartographie, forment, notamment pour les missions les plus anciennes ou les missions spéciales à grande échelle, une masse documentaire de grand intérêt, pour l’étude de la voirie, du parcellaire et sont souvent porteuses de « signes archéologiques » qu’il est nécessaire de pourchasser avec patience. Il en va de même pour une série de clichés conservés au Centre Camille Jullian, réalisés en 1944 par les Alliés. La région de nôtre étude se prête a priori mal à l’utilisation d’un tel instrument (monoculture de la vigne). Si la lecture de ces photos est plus difficile qu’ailleurs, elles n’en sont pas moins porteuses de renseignements. C’est grâce à l’une d’elles que j’ai pu par exemple discerner dans le tissu urbain de Lunel la cicatrice laissée par un chemin qui est probablement le cami salinié dont la trace se perdait plus ou moins à son entrée dans le territoire communal de Lunel.

Cette étude des photos de l’IGN est donc une piste qu’il faut poursuivre.

Quelques livres de base m’ont permis d’acquérir des données fondamentales.

Ce sont le Nouveau dictionnaire topographique et étymologique de l’Hérault de F.-R. Hamlin (Mèze 1983), le mémoire de maîtrise de P. Florençon, Occupation du sol et églises rurales entre Rhône et Vidourle pendant l’antiquité tardive (Université Paul Valéry, 1983), l’article de Max Daumas « Le Lunellois » paru dans la Société languedocienne de géographie, Montpellier 1951-1952 et l’ouvrage de Th. Millerot, Histoire de la ville de Lunel, 1880.

L’appréhension du territoire s’est faite à partir de cet ensemble d’instruments.

Les études antérieures réalisées par F. Favory, Cl. Raynaud et J.-L. Fiches m’ont permis bien entendu de débuter avec une série de points de repères très précis : les fouilles de Lunel-Viel et de l’oppidum d’Ambrussum, toutes deux limitrophes de nôtre unité de recherche, fournissent, outre une très bonne connaissance de la céramique régionale qui sert de référence pour la prospection au sol, l’indication que Lunel-Viel et Ambrussum sont les deux pôles majeurs de regroupements humains (pour des périodes successives) d’une microrégion dans laquelle s’insère le champs de notre étude. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1988

Nombre de pages

22

Auteur(s)

Jean-Michel MALVIS

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf