Présentation de la publication
Ambrussum (commune de Villetelle) :
quatre décennies de recherches Archéologiques
Pour la première fois depuis dix-huit ans, il n’y a pas eu de fouilles à Ambrussum, en 2010. Il ne s’agit pas d’une simple pause pour étude comme c’est arrivé dans le passé mais d’un arrêt sans doute beaucoup plus long. Le moment est donc bien choisi pour présenter le bilan des recherches que j’ai conduites avec une équipe plusieurs fois renouvelée et particulièrement étoffée ces dernières années, mais aussi grâce à l’apport de plusieurs centaines de bénévoles recrutés, dès 1968, par le biais des petites annonces d’Archeologia et qui ont bénéficié d’un chantier-école par lequel sont passés des dizaines d’archéologues aujourd’hui professionnels.
Comme on le verra, ce bilan est d’abor
d intéressant pour la connaissance du site lui-même qui, grâce à cette recherche programmée, est devenu plus qu’un nom : un nom porté sur les documents routiers antiques – vases de Vicarello, Itinéraire d’Antonin, Table de Peutinger et Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem – qui ont permis depuis longtemps, grâce aux distances portées sur ces itinéraires, de localiser la station ; un nom conservé, dans les temps médiévaux et modernes, par les vestiges du pont Ambroix qui permettait à la voie Domitienne de franchir le Vidourle, dès le début de l’empire. Ce bilan est aussi l’occasion de rappeler le rôle joué, quatre décennies durant, par les recherches sur Ambrussum dans la dynamique et les orientations de la recherche programmée de la région Languedoc-Roussillon, ainsi que dans la valorisation de son patrimoine historique. Il est présenté en deux volets, le premier évoquant les étapes de l’exploration et des découvertes, le second offrant une synthèse des résultats obtenus pour tracer de nouvelles perspectives de recherche.
Les étapes d’une recherche : Un contexte favorable
Ambrussum, en effet, a connu une activité régulière depuis quarante ans puisqu’en dehors d’une courte période d’arrêt volontaire (1986-1992) des fouilles s’y sont déroulées chaque année, depuis les sondages préliminaires de novembre 1967 et juillet 1968. Dans plusieurs domaines ce fut un laboratoire dont les expériences furent rapidement appliquées ailleurs. Ainsi, en 1973 et 1974, le dégagement du parcours extérieur du rempart avec des engins mécaniques inaugurait une série d’entreprises semblables qui ont beaucoup apporté à la connaissance de l’évolution des fortifications protohistoriques dans le Midi ; par ailleurs, le sauvetage programmé, conduit dans le relais routier entre 1980 et 1983 a été l’un des deux ou trois chantiers de la région sur lesquels a été préparé et expérimenté le système d’enregistrement mis en place à Lattes en 1983, plusieurs cadres de l’équipe lattoise venant alors d’Ambrussum. [...]