Catégorie : Étiquette :

Description

Agde, ancien pont, ancien quai Notes sur quelques restes antiques et médiévaux

Nous présentons ici quelques notes sur des observations faites, il y a quelques années à l’occasion des travaux de construction du nouveau pont d’Agde. A Agde, les travaux publics importants ont toujours permis de faire sur le site des observations intéressantes, celles que nous présentons aujourd’hui font état de résultats bien modestes mais il convient pourtant de les noter soigneusement. C’est seulement ainsi qu’il est actuellement possible d’accroître nos connaissances sur le site terrestre, car depuis les premiers travaux d’exploration en 1938 il est devenu pratiquement impossible d’établir le moindre chantier de fouilles sur l’habitat gréco-romain qui est enfoui sous les constructions modernes.

Lors des derniers travaux du nouveau pont, terrassements et sondages firent connaître l’existence d’une couche archéologique profonde, et, enfouis sous le quai actuel, la première pile du vieux pont du Moyen-âge et quelques mètres d’un ancien quai.

LA COUCHE ARCHÉOLOGIQUE PROFONDE

Pour asseoir la culée rive gauche du nouveau pont, des forages pratiqués dans le quai pour l’implantation jusqu’à vingt mètres de profondeur de pieux bétonnés, nous fournirent un aperçu des couches profondes du sol. Le sol paraît ici constitué uniquement d’alluvions, sables et argiles rouges fines, mais à la cote -7 environ existe une couche de sables épaisse de deux mètres, véritable couche archéologique, riche d’un matériel caractéristique.

Nous fîmes récupérer quelques mètres cubes de ces sables dans lesquels furent trouvés de nombreux tessons d’amphores et de poteries fines, des fragments d’un réchaud en terre grossière, un scalptorium de bronze et deux meules de basalte de fabrication locale. C’était donc une fouille ponctuelle sur une couche comparable aux couches du site terrestre. Les tessons micacés des amphores marseillaises y sont nombreux, mais plus nombreux sont les tessons d’amphores italiques ; cette même proportion se retrouve aux fouilles terrestres, elle montre, pour la colonie d’Agde et son port, une période maximum d’activité et de trafic aux derniers siècles avant l’ère.

A quelques mètres de ce sondage fut mis à nu le rocher de basalte naturel, le front de la coulée de lave sur laquelle a été construite la ville d’Agde. Comme nous avons trouvé les couches archéologiques dans le sous-sol d’une maison, en bordure de la rue voisine à la cote + 3 environ, nous pouvons reconstituer en coupe la position du sol naturel, de la berge et du fond de la rivière au début de la période historique. Le quai actuel et les quais précédents ou les terre-pleins ont gagné 20 ou 30 mètres sur le fleuve qui venait autrefois buter contre le front de basalte accumulant en avant ses alluvions, sols peu consistants et bases peu résistantes pour les piles des ponts modernes, qui ont dû être profondément implantées.

La couche archéologique trouvée sous le qua i s’étend sur tout le fond actuel de la rivière. Elle est riche de tout un matériel provenant de navires coulés ou d’objets accidentellement perdus. Tous ces débris, quelquefois apparents, sont le plus souvent enfouis dans la masse des fonds de sables fins et mouvants qui se déplace avec son contenu, poussé sans cesse vers l’aval par le flot des crues. […]

Informations complémentaires

Année de publication

1976

Nombre de pages

10

Auteur(s)

Raymond ARIS

Disponibilité

Produit téléchargeable au format pdf